Portes ouvertes et portes fermées

Ici, c’est le bazar. Mon bazar.

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Leçon n°1 : Le doute est une force. Dans notre cas, le doute est ce qui perturbe l'édifice de la belle petite vie bien rangée, le fissure doucement, de manière insidieuse, jusqu'à effondrement total en un tas de petits gravillons tombant en poussière dans un silence absolu. Leçon n°2 : La solitude est votre seule véritable amie. Les autres, vous vous apercevrez plus ou moins rapidement que vous ne pouvez pas réellement compter sur eux. Leçon n°3 : La famille est un piège. On se croit en sécurité parfois, avec la famille ; c'est ce qu'on croit connaître par cœur, c'est une (...)

Un cycle s'achève, un autre commence

Ceci est le dernier écrit de ce journal en ligne. Dans deux jours, je n'aurai plus d'ordinateur, plus de chambre, plus de maison. On peut voir ça d'une façon plus amusante : j'aurai comme ordinateur mon seul cerveau et ses capacités limités que je connais par cœur et qui me font sourire humblement, ma chambre et ma maison seront là où je trouverai un coin pour me poser ne serait-ce que quelques minutes, et j'aurai pour jardin le monde entier ! Je souris en écrivant ceci. Je souris. Est-ce de l'espoir ? Je n'en suis pas sûre. Je ne suis sûre de rien. Mais c'est justement ça, je (...)

Le départ est proche

Bientôt, bientôt ce sera le départ. Pour de vrai. J'ai presque du mal à y croire. Je veux dire, ça me paraît si soudain, si étrange, que pour le coup on dirait vraiment une fuite. Comme si j'étais une criminelle et que je devais fuir au plus vite, fuir sans me retourner, toujours fuir plus loin et en craignant tous les jours que le passé me rattrape. Est-ce bien moi ? Est-ce que c'est bien moi, la fille qui a étendu le linge ce matin tout en bavardant avec mon frère à propos d'une série dont je ne me rappelle même plus le nom ? La jeune étudiante qui va tout plaquer, qui va (...)

"J'ai mes idées."

Réveil du matin avec un mal de crâne atroce, une narine qui saigne, un bleu sous le pied droit et des cernes sous les yeux. Du boulot ensuite, toujours le même ; je sens que je vais adorer le moment où je vais écrire à mes chefs pour leur dire que je me casse. Repas de midi bien costaud, avec le soleil dans le dos et une vague de tranquillité qui m'a brièvement étreinte. Et enfin, retour dans ma planque, dans cette coloc que je vais bientôt quitter. J'ai failli racheter de l'herbe. J'ai résisté à la tentation. Je me demande encore pourquoi. Je sais pas, sans doute qu'il y avait (...)

Confidences

Je suis chez ma mère depuis jeudi soir. Le vendredi, je suis allée me balader dans les montagnes pas loin de la maison. J'ai marché longtemps. Et puis je me suis arrêtée. Un arbre me faisait de l'ombre, un tapis d'herbe me faisait un lit où je me suis allongée, les yeux vers le ciel, et je me sentais bien là, seule. Une chose étrange parce que s'il y a bien une personne que je trouve plus insupportable que quiconque en ce moment, c'est moi. J'ai commencé à réfléchir à tout un tas de trucs. Ensuite, réfléchir ne me suffisait pas alors j'ai ouvert la bouche et j'ai parlé dans (...)

Faire passer le temps est un art

Ecrire. Lire. Dessiner. Préparer à manger et puis manger, justement - trop ou pas assez, c'est selon un rythme anarchique que je n'ai jamais réussi à comprendre, de toute façon. Dormir. Jouer à des jeux en lignes. Enchaîner les réussites, me faire des parties de poker en imaginant un adversaire qui n'est pas là. Mettre de la musique et danser. Pas chanter ; j'aime pas tellement ma voix quand je chante. J'ai développé tellement de techniques dans le seul but de faire passer le temps, d'arrêter de scruter le réveil ou bien ma montre ou encore l'écran de mon portable, de ne plus (...)

Before I left #2

Aujourd'hui, j'ai trouvé le sac à dos idéal. Une fois rentrée, je l'ai posé dans un coin de ma chambre et je ne l'ai plus touché. On dirait une espèce de relique sacrée ; j'arrive même pas à regarder ce sac sans sourire et rire de moi en me disant une fois de plus que je suis probablement dingue. Dingue de faire tout ça, de partir comme ça. Dingue à force d'espérer, et puis dingue à force de désespérer, et maintenant dingue à force de ne plus avoir en moi ni véritable espoir ni véritable désespoir qui aurait pu me donner une raison de ne pas partir. Bientôt le départ, (...)

Some flashback of the night

Des verres, l'un d'eux est d'un rouge un peu orangé ; j'aime bien sa couleur, je l'observe dans la lumière des projecteurs. Un type me dit que j'ai l'air "pensive". Je bois mon verre. Le suivant est totalement orange. Mes yeux se lèvent et ne quittent plus les deux femmes qui se déhanchent sur le bar, juste devant moi. Sourire jusqu'aux oreilles. Envie de danser. Envie de les imiter, d'être admirée, d'être pendant quelques instants le centre d'attention. C'est si futile, murmure mon cerveau embrumé. Encore un soir où je ne devrais pas être dehors. Un de ces soirs où le démon sort (...)

Break

Le principe de faire un break, c'est de faire une coupure, de rompre quelque chose en cours, d'apporter du changement. Comme je l'ai dit, je n'en peux plus de continuer comme ça. Je vais faire un break dans ma vie. Une coupure avec ce que je peux appeler ma routine, mes habitudes, et aussi avec mon passé pourri et mes angoisses futures, tant que j'y suis. Ce n'est pas seulement le désespoir, la colère, ou encore l'amertume qui me poussent à entreprendre cet espèce de départ sur un coup de tête, on pourrait même dire cette espèce de fuite éperdue. Je me sens déterminée. Ça me (...)

"Je peux pas continuer comme ça... désolé."

C'est ce que j'aimerais dire à tous ceux qui m'ont rencontré, en fait. J'aimerais qu'ils comprennent que je n'en peux plus de leur mentir, à quel point c'est insupportable. Regarder mon pote M droit dans les yeux et lui dire qu'un jour on ira à Londres ensemble, alors que je me contrefous de Londres et que je ne sais absolument pas où aller et encore moins avec qui... putain ce que ça fait mal. Savoir que je mens, devoir cacher tout, ne jamais pouvoir... justement, je n'ai rien, je ne peux rien faire, je ne sais pas quoi faire et je finis par me dire que je ne sais rien faire du tout... (...)

Pourquoi...?

Pourquoi je ne comprends pas ? Pourquoi cela m'arrive à moi ? Vivre sans vraiment vivre, et aussi mourir sans vraiment mourir... c'est incompréhensible, c'est juste tellement n'importe quoi que je ne me doutais pas que ça pouvait exister, que je me retrouverai un jour dans cet état. Pourquoi je continue de cacher ça à ma famille ? Après tout, je ne vois pas pourquoi je devrais les ménager. Mais non, je sais que ce serait encore pire si je leur montrais ma faiblesse, ma souffrance. Ils feraient ce que font tous les gens ayant ne serait-ce qu'entraperçus mes démons : ils me (...)

La magie du monde

Je ne connais que trois types de personnes. Ceux qui croient en ce que j'appelle la magie du monde, que ce soit une religion à laquelle ils croient, un espoir quelconque, un rêve à réaliser, une forme de justice ou de karma qui récompense les bonnes actions et qui au contraire fait payer pour les mauvaises, en tout cas ils ont toujours quelque chose. Ensuite, l'opposé : ceux qui ne croient plus, qui se résignent à un sort qu'ils estiment impossible à changer. Et enfin, les innocents ou ignorants, les enfants et ceux qui n'ont tout simplement jamais envisager la question de leur sort (...)

Dancing with the Devil

Sérieux, s'il existait une incarnation humaine du diable, là devant moi, j'en ferais mon meilleur ami tout de suite. Personne n'arrive à me supporter, ces temps-ci. Rien que la dernière soirée avec Mev, j'ai forcément fait un truc qu'il fallait pas mais bon je m'en souviens pas - merci la tequila - et à vrai dire, je me moque de ne pas savoir pourquoi elle a l'air de me faire la tronche. Sans parler de D que j'ai planté l'autre jour, l'abandonnant dans une boîte miteuse sans même être certaine qu'il connaissait le chemin pour rentrer chez lui. Et puis même envers la petite famille (...)

Mémoire traîtresse

Un blanc d'environ une heure dans ma soirée d'hier. Je me rappelle des bars, de Mev, plus ou moins de ce qu'on s'est raconté. Sauf que d'un coup, je me retrouve sur le chemin opposé à celui qui me ramènerait à mon appart, avec deux types que je ne connais pas qui me parle d'un pote à eux ayant de la coke. Et je n'arrive pas à capter comment j'en suis arrivée là. Je sais juste un truc : j'ai réussi à me débarrasser des types avant de retrouver le chemin de ma coloc et j'ai pas cédé à la tentation de les suivre et de me droguer. C'est fou ça, à croire que parfois même quand (...)

Personne ne peut m'aider et je ne peux aider personne...

La constatation du jour. J'ai très souvent vu ce que ça donne quand on essaye soit disant de m'aider et c'est franchement naze. Mais le pire, c'est que j'ai aussi expérimenté le point de vue inverse. J'ai tenté d'aider des gens et ça a foiré. Une raison de plus de me sentir inutile. J'en viens à me demander quelle serait la meilleure façon de débarrasser ce monde de ma présence qui, au mieux est inutile, au pire est si destructrice qu'on pourrait presque la comparer à un ras de marée. D'ici quelques mois, je pense que tout le monde m'aura oubliée. Ma mère devra certainement (...)

Before I left

Qu'est-ce qui compte vraiment ? Réponse : pour moi, rien. Mais pour les autres ? Je ne sais pas. Je ne suis jamais sûre de savoir. Alors, à qui laisser quoi ? Je veux dire, je ne possède pas des masses d'objets et d'affaires mais il faudra bien que des gens en fassent usage une fois que je serai partie et que je ne serai plus en charge de décider ce qu'il convient de faire de tout cela. Vu que je suis dans le doute constamment, je vais laisser tout sur place, je pense. J'aimerais parfois avoir assez d'inspiration pour laisser de petits messages personnalisés en guise d'adieu ; une (...)

Brisée

"Nothing I do is good enough for you..." Tout part dans tous les sens... Parfois j'écris des mots qui me viennent comme ça, sans que j'y réfléchisse. Et puis, j'arrête. Je pleure. J'essuie mes larmes et pars au boulot. Quand je suis de retour, je vois la feuille de papier laissée sur le sol avec le crayon. Parfois je les ramasse et les range, parfois je les laisse là où ils sont. Je ne veux même plus comprendre, je ne cherche plus à comprendre. Quelque chose ne va pas et c'est tout ce que je sais, tout ce dont je peux être sûre. Peut-être la douleur dans ma poitrine est-elle le (...)

La disparition

Petit weekend chez ma mère. D'abord, elle parle d'elle. Ensuite, elle m'explique les derniers ennuis familiaux, le plus souvent c'est mon petit frère qui se pique des crises comme les trois quart des ados de son âge. Et après viennent les sujets qui tournent autour de l'actualité, de ce qui se passe dans le monde. Je suis chez elle depuis déjà trois bonnes heures et je n'ai eu aucun question me concernant. Voilà à quoi je sert aux yeux de ma "famille" : je suis une oreille attentive, une conseillère, une personne avec qui débattre, une nana sur qui se reposer quand on est trop (...)

Some words

Soirée infernale hier. J'étais tellement à côté de mes pompes... j'avais amené mon petit carnet de notes parce que je ne sais pas on va dire que ce que j'écris quand je suis barrée - enfin, plus barrée que d'habitude - je trouve ça mystérieux. Alors, sur le chemin du retour, en plein milieu de la nuit, je me suis arrêtée quelque part - un abri de bus je crois - et j'ai écrit. Je n'ai toujours pas réussi à me bouger pour chercher un psy. J'hésite encore entre "je devrais" et "je ne devrais pas". Mais il faudra bientôt que je me décide, puisque le temps va me manquer. Je ne (...)

Quelques échos de ma vie en bordel

Une nouvelle soirée se profile à l'horizon. Vais-je y survivre ? Oh, oui, sans doute. Avec quelques blessures physiques, mentales et émotionnelles, mais j'y survivrai c'est certain. J'ai tout simplement écrit à tous mes contacts et j'ai réussi à en regrouper un bon petit groupe qui sera disponible demain. Ça va juste être l'enfer. Encore une fois, je ne sais pas trop pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai contacté ces personnes et pourquoi on va tous à coup sûr finir complètement torchés et défoncés. Petit décalage mental du jour : je me suis trompée de semaine et du coup (...)

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