Portes ouvertes et portes fermées

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septembre 2018

Menteuse professionnelle

Voilà ce que j'ai pensé rajouter sur mon CV lorsque j'ai ré-ouvert - après presque un an - la pochette contenant tous les documents concernant "le boulot" que j'ai en ma possession. Après réflexion, je me suis dis que ce serait mieux de rajouter aussi "manipulatrice sans scrupules" ainsi que "capable de faire des sourires mignons à volonté". Visite chez les grands-parents. Mal à l'aise, coincée entre deux attitude opposées. D'un côté la part de moi qui est nostalgique de mon enfance innocence et qui voudrait croire que tout peut redevenir comme avant, que ces deux personnes ne (...)

Et puis merde

Alors il est sensé d'être insensé, hein ? Est-ce que ça sert à quelque chose, finalement, de savoir si ce que je fais ou ressens est sensé ou pas ? Savoir si je suis folle ou pas, et aux yeux de qui ? J'en ai marre de me prendre la tête avec ça. D'ailleurs, la pire des choses que je me suis faite à moi-même, c'est de me juger sévèrement à chaque instant, comme si je n'avais pas le droit de me relâcher, comme si je n'avais pas le droit d'agir contre mon idée de ce qui est bien ou pas. On fait tous des erreurs, ça finit toujours par arriver, ces moments où on ne fait pas les (...)

To do list

1) Me faire faire un nouveau tatouage. Derrière la nuque. 2) Retrouver la baraque de mon daron et aller lui balancer tout ce que j'ai sur le cœur, toutes les choses que j'en ai marre de garder pour moi et qu'il va devoir entendre, parce qu'il a eu un rôle dans tout ce bordel et il est plus que temps qu'il l'assume. 3) Dire à Mev à quel point je la trouve énervante. Et l'ignorer tout le reste de la soirée. 4) Préparer mon anniversaire comme il se doit. Probablement avec une fête improvisée dont j'ai le secret. Et pourquoi pas grâce à l'aide de O. Je le connais pas depuis (...)

Nouvelle descente aux enfers

J'étais totalement hors de tout contrôle, hier soir. Même là, j'ai un peu de mal à me dire que la personne qui a fait tout ça, c'était bien moi. Moi et pas quelqu'un d'autre. Non, ça ne pouvait être personne d'autre. Bh va m'en vouloir. Pourtant, j'ai quand même fait de mon mieux pour le protéger de moi. Il m'a un petit peu trop provoqué. Je lui laisse certainement un souvenir mémorable. Des traces physiques et mentales. Mais je maintiens ce que j'ai dit : c'est de sa faute. Enfin, en grande partie. De mon côté, je n'ai fait que ce que je m'étais juré de faire : être moi. (...)

How to survive

Ne pas se laisser bouffer par les gens, par ces personnes qui se considèrent comme essentielles, qui n'arrêtent pas de se dire que si elles n'étaient pas là tu serais une loque ou que tu finirais mal parce qu'elles ne pourraient pas t'empêcher de faire des conneries. Déterminer ce qui te fait sourire, ce qui te brise le cœur, et ce qui te mine l'âme à petit feu. Et faire en sorte d'agir en fonction de ça. Si on te dit que tu es sympa, faut le prendre pour ce que c'est : un avis d'une personne sur toi, un compliment qu'elle t'offre et que tu peux croire à partir du moment où ça te (...)

C'est rien

Reprise boulot la semaine prochaine. Mon bro et ma daronne qui se font la gueule ; ils continuent de s'engueuler, et du coup je passe mon temps à m'écouter du Alice Cooper quand je les vois. Super les moments en famille. Mais ça va, c'est OK. C'est pas comme si j'avais envie qu'ils me demandent ce que je fais de ma vie actuellement ou comment je gère tout ça. Je vais bientôt foutre le camp, de toute façon. Et je pense pas que je les inviterais dans mon nouveau chez moi. On se verra s'ils veulent, mais plus chez moi. Faut que je fasse plus attention à qui j'invite parce qu'après y en (...)

Des voix dans la nuit

Dernier concert de Sol et sa bande, hier soir. Et bon sang ce que ça va me manquer ! J'ai du mal à décrire ce qui se passe en moi quand je les entends chanter, c'est... je sais pas. Magnifique ? Harmonieux ? Transcendant ? Je connais beaucoup de mots mais c'est comme pour les sentiments : ils arrivent, m'envahissent et me submergent, puis sortent de moi et s'en vont. Sol a une voix à l'image de sa personnalité. Une voix changeante. Une voix qui peut chanter du Prince et du AC DC aussi bien que du Johnny. P est doté d'une splendide voix grave. Ky a une telle énergie dans sa voix et (...)

Tout est deux

En deux fois, avec deux visages... tout ce que je vis est comme scindé en deux. Je perçois toujours les choses de deux manières différentes, deux parties qui parfois semblent s'affronter. Comme si dès qu'il m'arrivait quelque chose il se produisait en moi une sorte de bataille pour savoir laquelle de ces deux parties va l'emporter sur l'autre. J'imagine que tant que j'en suis pas au point de carrément faire les deux voix qui se disputent en moi, d'imiter comme dans une pièce de théâtre deux personnages qui ont une conversation houleuse sauf que ce n'est pas deux personnes mais juste.. (...)

Bref contact avec la réalité

Petite entrevue chez un coiffeur, aujourd'hui. Une envie d'avoir une coupe de cheveux, disons, facilement modifiable. Et pour une fois, je suis tombée sur un coiffeur qui ne me parlait pas, qui ne prenait pas la peine de faire la conversation, comme on dit. Bon sang, ce que c'était agréable ! Je ne me sentais pas de parler, aujourd'hui. J'ai eu du mal à articuler les phrases entre elles quand j'ai du répondre à ce que me disait ma chef, à mon job. Et puis ensuite c'est parti tout seul, je me suis mise à parler de tout et de rien avec une agilité incroyable. Je sais ce qui s'est (...)

Not wise enough

Ce n'est pas... ce que l'on croit. Non, ça ne l'est pas. On se trompe. On ne sait pas toujours tout. On ignore tellement de choses. Et pourtant, partout j'entends "je sais", "ils font ça parce que...", "c'est toujours comme ça que ça fini", "tu dois faire ça, c'est pour ton bien", "il ne faut pas parler de ça", et encore bien d'autres. Trop de mots qui ne sont pas à leur place, qui sont employés à tord. Moi aussi, on m'a appris à utiliser ces mots, à croire que quand je sais quelque chose cela veut dire qu'il y a une raison logique derrière ce savoir, que c'est peut-être même (...)

Décalage, flou, brouillard

Quelle meilleure façon d'affronter la frénésie d'un retour à la FAC qu'en regardant "Altered Carbon" ? Cette série est une de mes préférées. Le genre d'histoire qui me submerge, qui m'emporte toute entière vers une autre perception du monde. En fait, j'apprécie tout ce qui est susceptible de produire en moi cette impression. Les histoires - livres, films, contes etc -, l'alcool ou bien l'herbe, l'écriture, la peinture, la musique, les rêves ; une liste pas très longue mais elle contient tout ce qui, à l'heure actuelle, compte pour moi. C'est mon port d'attache. Le reste n'est (...)

Deuxième année... encore

Des cours, dont un auquel je n'ai finalement pas assisté. Revoir quelques têtes de l'an dernier ; l'impression de mélange entre les deux années n'a jamais été aussi forte. Sensation de flottement. Migraine atroce et mal de gorge. Je me perdais dans les explications de la prof, ce matin ; j'entendais mais sans vraiment entendre, une part de moi était avec la douleur dans ma tête et hurlait en silence. Repas de midi expédié ; je n'ai pas fait attention à ce que je mangeais, je ne me souviens pas, je crois qu'il y avait des frites dans mon assiette. Discussions avec des gens, des (...)

"I can't even save myself !"

Comment le sait-on ? Comment on sait qu'on a franchi la limite ? Est-ce quand les gens finissent par être agacés, énervés, et qu'ils nous crient dessus ? Ou quand ils partent, les uns après les autres, et qu'ils ne donnent plus aucune nouvelle, qu'ils nous fuient ? Parfois, quand je marche à travers la ville, que je passe à côté de personnes qui parlent, je crois entendre mon prénom. Cela m'est arrivé quatre fois déjà. En deux jours. Et à chaque fois, je sais qu'il ne s'agit pas vraiment de mon prénom, que personne ne m'appelle, qu'il n'y a même personne dans les environs qui (...)

Marquée

Il paraît que j'ai - je cite - "gagné en assurance". Bien sûr. J'allais le dire. Bref. Des gens toujours aussi perspicaces vivent autour de moi, on dirait. J'ai eu mon nouveau tatouage, ça y est. Nouvelle marque. Je suis marquée. Par l'encre, par la vie, par mes mauvais choix, par ma propre bêtise aussi. "Soyez insatiables, soyez fous." Merci, Steve Jobs. Des phrases comme celle-là, elles me marquent encore plus que les tatouages sur ma peau. Message de mon père. Je l'ai découvert ce matin. J'avais envie d'y répondre, d'écrire et d'envoyer "merci, papa". Je n'en ai rien fait. (...)

Morceaux unis, unité morcelée

Je leur ai donné des noms. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai eu envie de le faire. Un "moi" en deux parties c'est peut-être plus facile d'en parler avec des désignations différentes. J'ai un prénom, je le sais. Sauf que je ne suis plus très sûre de le mériter. Alors, pour le moment, je me considère double, spectatrice de ces deux parts de moi qui ont chacune leur rôle et leur influence dans ma vie. L'une sera Tak, l'autre sera Rey. Ces prénoms ont déjà une histoire bien à eux, et c'est je crois ce qui fait que je les trouve particulièrement appropriés à mon cas. (...)

"Bad idea." - "I know."

J'étais malade, fatiguée. J'ai réussi à tenir pendant les deux premiers cours, et après, je me suis barrée. J'ai ré-écouté le message vocal un nombre de fois si grand que je n'ai même pas essayer de compter, de retenir le nombre de fois où j'ai appuyé sur le "1" du clavier tactile pour ré-entendre tout ça. La voix de mon père. "Il ne faut pas lui répondre, Tak. C'est une mauvaise idée." - Je sais. Je le sais, mais j'ai encore une minuscule parcelle d'espoir qui me fait douter, qui fait que j'imagine un possible dénouement heureux, pour une fois." On a échangé quelques (...)

Souffrir, silence, sourire

Je n'arrive même plus à faire un œuf au plat correctement. Avant, c'était un peu ma spécialité ; j'en faisais à chaque déjeuner. Rien ne dure. Peut-être que d'ici un mois, j'y arriverais à nouveau. Petite fête en famille, ce soir. J'ai déjà mal au visage rien qu'à l'idée de devoir me forcer à sourire pendant des heures. Au pire, je suivrais la pensée de Tak. L'indifférence, l'impassibilité, et le moins de paroles possible. Je préférerai ne pas y participer, me rouler en boule dans mon lit. J'ai faim. Alors tant pis ; j'irai. Après tout, c'est moi l'invitée principale. (...)

Happy birthday...

On a fait la fête. Pendant longtemps, j'ai eu l'impression de me sentir bien, heureuse. La faute à l'alcool, sans doute. "On a réussi à rentrer en un seul morceau, c'est plutôt cool, non ? - Ouais. Mais tu sais, Rey, j'aurais préféré qu'on ne rentre pas chez nous. Qu'on passe la nuit chez quelqu'un. - Qu'on passe la nuit chez une nana, tu veux dire ? C'est vrai que comme ça, notre anniversaire aurait eu plus de gueule. Mais on a pas tout ce qu'on veut, dans la vie..." Et ouais, on a pas tout ce qu'on veut. Ça me tue de l'admettre mais... j'ai vraiment pas passé un anniversaire (...)

Fenêtres

Pendant un moment, je me suis demandée si je n'allais pas changer le titre de mon journal. Remplacer les "portes" par des "fenêtres". Mais finalement, les portes, ça me correspond plus. Il y a tout un univers, avec les fenêtres. Il y a celles qui sont ouvertes, celles qui sont fermés, mais aussi celles qui ont des vitres en carreaux, celles qui ont des volets en bois, celles qui sont juste entourées d'un cadre blanc, celles qui ont des rideaux. Et on s'y retrouve souvent, à être comme fasciné par ces fenêtres. A regarder au travers de la vitre ce qui se passe dans la rue ou à (...)

Day after day

Day... after day... I will walk and I will play... Dans mes moments d'ennui, j'ai des idées. Beaucoup d'idées. J'écris des choses. Je dessine. Je prévois mes futurs promenades solitaires, celles de jour et celles de nuit. Je rêve. Je dors sans rêver. Je me masse la nuque - une ancienne habitude qui refuse de partir. Hier, j'ai écrit ça : "Les gouttes tombent une à une / Pensées abruties, folie, hérésie, / Prénoms de la déconnexion / Qui connectent les fourmis / Quand le nucléaire remplace l'air. / Gouttes de vie, temps cerf-volant, / Perte du goût de l'instant, / Creuse, (...)

"Don't say anything, don't feel anything."

Fatigue extrême. J'ai plein de trucs à ranger mais je ne fais rien. Quoi je dois vraiment ranger tout ça, vous êtes sûr ? Bon, si vous le dites... je le ferai demain alors. Ou après-demain. Ou plutôt dans une semaine parce que cette semaine-là m'a épuisée. Si je pense comme ça, je ferai jamais les choses ? N'importe quoi. Et puis, au pire, si c'est vrai, c'est pas si grave, hein ? C'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire de tous ces objets. Le chat en bois sur mon bureau, par exemple, je le poserai sur le bord d'une fenêtre d'un immeuble quelque part, dans une rue (...)

"I shouldn't do it, shouldn't do it..."

Le même schéma. Again and again. Une idée surgit, elle paraît magnifique et elle me possède. J'organise mon coup, je réfléchis à comment mettre en place les choses, à mes capacités, à ce que je peux améliorer. Et ensuite, je me lance. Bam, confrontation avec la réalité. Oh, moi, bien sûr que je vis quelque chose d'important. J'ai mon moment, je sens l'effleurement de la légèreté, de l'amusement. Mais... il n'y a aucun écho. C'est comme si je lançais une pierre dans l'eau mais qu'elle ne faisait aucune vague, qu'elle coulait au fond sans faire bouger quoi que ce soit. Le (...)

Ce que personne ne sait

Quand je suis revenue avec mon dernier tatouage, on m'a bien évidemment demandé quelle en est la signification. Peu importe la personne qui me le demande, la réponse est identique. C'est un de mes secrets. Ce tatouage a une foule de significations et en même temps il peut n'avoir aucun sens. Un tatouage parfait pour moi, n'est-ce pas ? Personne ne sait que cela symbolise ma fascination pour l'étrange, ma rébellion contre la vague de "normalité" qui me menace nuit et jour, ma blessure aux allures d'éternité, le rêve que j'ai fait une fois, celui dans lequel je me laissais mourir au (...)

Isolement

"Ce qu'on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir." Petite citation glanée dans mes lectures. Je trouve cela très intéressant ; je veux dire, puisque je n'ai aucune vraie raison de vivre alors il est logique que je n'ai pas non plus de raison me poussant à vouloir mourir. C'est tout moi ça, le manque d'intérêt. Pas envie de vivre, pas envie de mourir. Mes seules envies sont du domaine de la survie. Le strict minimum, manger, boire, dormir, et voilà. Y a le désir en plus, mais sinon rien d'autre. Je le sens. Je le sens à nouveau, cet isolement. (...)