Portes ouvertes et portes fermées

And never come back

Partir. Partir est soudain devenu le plus beau verbe que je connaisse. Partir pour mieux repartir, comme une plante qui repart. Je crois me souvenir que quelqu’un m’a lu ces mots, il y a longtemps. Ou peut-être qu’on me les a simplement dit, qu’ils ne sont écris nulle part. Ou bien c’est moi qui les ai lus. En tout cas, ils ne sont pas de moi. Pourtant, ils pourraient l’être.
Je sens que j’étouffe, peu à peu. En temps de vacances comme en temps de travail, je n’y trouve pas mon compte. Je ne me sens pas… bien. L’air que je respire n’est pas seulement vicié par la pollution ; ce que je respire a l’odeur de la poussière, de ce qui est là depuis si longtemps qu’on l’oublierait presque. C’est… pesant, impossible à définir avec précision, c’est… s’en est effrayant tant s’en est palpable. On pourrait presque sentir cela comme une sorte de gelée qui entoure tout, qui englobe la moindre chose, le moindre sentiment, le plus petit enthousiasme, la plus infime trace d’un rêve naissant. Je ne veux plus me noyer dans cette… gelée. J’ai… besoin de respirer vraiment. De partir. Et de ne jamais revenir.
Rêves, projets, recherches de destinations, sont autant de raisons pour lesquelles je continue de me battre. Ce sont les seules pour lesquelles j’ai peut-être encore la force de me battre. Et parfois, cela me rend triste. J’aimerais parfois offrir ma force à quelqu’un capable de l’apprécier plutôt qu’à des pensées qui ne sont que le reflet de mes propres rêves et aspirations. J’aimerais trouver une personne avec qui je puisse ne pas être égoïste et aimer cela, aimer me montrer sans armure. Plusieurs personnes, même. En fait, l’un de mes rêves les plus beaux serait de vivre ainsi. Une maison, quelque part, la maison du bonheur, avec quelques personnes capables de vivre ensemble, de se soutenir, de se disputer pour mieux se comprendre ensuite, de se séparer pour mieux se retrouver, de garder au fond du cœur une forme de tendresse inaltérable pour ces autres êtres humains avec lesquels on partage tout. Peut-être que c’est pour cela que je veux partir. Pour trouver cette maison et ces personnes. Et ne jamais revenir en arrière. Ne jamais redevenir cette personne qui a si peur de se perdre en elle-même.