Portes ouvertes et portes fermées

Cigarettes after sex

Ce n’est pas seulement le nom d’un groupe de musique, c’est aussi mon mode de fonctionnement actuel. Je résumerai ça par : faire une connerie aussitôt suivie d’une autre connerie. Et ça marche aussi au premier degrés, bien sûr ; je baise et ensuite, je fume une clope en m’enfuyant dans la nuit ou dans les lueurs du petit matin, selon que je souhaite prolonger le moment ou non.
Bientôt l’anniversaire de No. Je m’étonne encore d’être invitée. Une nouvelle excuse pour perdre la tête et finir dans un état lamentable, dans le lit d’un ou d’une inconnu(e), et de conforter ma réputation de nana froide et distante qui ne pense qu’à elle. Je me demande quand No entendra parler de cette réputation qu’on me colle sur le dos - avec plus ou moins de raisons -, et aussi, quand cette même réputation la fera s’éloigner de moi. Cela me fait rire, parfois. Songer à ces gens qui disent qu’ils ne jugent pas, que eux aussi ils sont loin d’être parfaits et que du coup il leur arrive de plonger et de sombrer dans des trucs sordides, que ça ne les dérange pas que je sois comme ça - détruite, défoncée, détachée -, et qui finalement se barrent en courant lorsqu’ils comprennent l’ampleur des dégâts. C’est genre tu dis que tu vas faire n’importe quoi, ils trouvent ça génial et excitant alors ils suivent le mouvement, sauf qu’ensuite ça les dépasse, c’est trop pour eux, c’est bien pire que ce qu’ils imaginaient, alors ils renoncent et te traitent de barge. Je vois tout à fait No finir par réagir de cette façon envers moi. Le truc c’est que d’ici quelques semaines peut-être, je reviendrai écrire ici et je me mettrai sans doute à écrire quelque chose du style : "j’en ai marre d’avoir raison".
Je ne sais pas quoi offrir à No comme cadeau d’anniversaire. Peut-être que je ne devrais pas lui en apporter un, en fait. Après tout, tant qu’à faire de débarquer là-bas et de passer pour la dingue, celle qui est dérangée, qu’on regarde comme une bête de foire et qu’on imagine trop stupide pour comprendre qu’on se moque d’elle, je devrais m’en foutre et limite en rajouter, faire encore plus exprès de provoquer le scandale. Me ramener avec mes fringues de punk, une bouteille de vodka à la main, déjà légèrement éméchée, me foutre de la gueule de ceux qui vont me regarder de haut, me plonger nue dans le jacuzzi chauffé, m’amuser à draguer un peu tout le monde… une soirée parfaitement ordinaire, en gros.