Portes ouvertes et portes fermées

Et puis merde

Alors il est sensé d’être insensé, hein ? Est-ce que ça sert à quelque chose, finalement, de savoir si ce que je fais ou ressens est sensé ou pas ? Savoir si je suis folle ou pas, et aux yeux de qui ? J’en ai marre de me prendre la tête avec ça. D’ailleurs, la pire des choses que je me suis faite à moi-même, c’est de me juger sévèrement à chaque instant, comme si je n’avais pas le droit de me relâcher, comme si je n’avais pas le droit d’agir contre mon idée de ce qui est bien ou pas. On fait tous des erreurs, ça finit toujours par arriver, ces moments où on ne fait pas les bons choix. Alors on déçoit les gens… ou alors on se déçoit soi-même. C’était mon piège ; je ne voulais pas être déçue de moi. Aujourd’hui je crois que je n’en peux plus d’essayer de faire ça tout le temps, d’essayer d’être fidèle à ma propre rigidité. Moi qui tente par tous les moyens d’être libre, je me rends compte que la prison la plus dure à abattre est celle que j’ai construite moi-même. A cause de pleins de choses, certes - ma famille, l’éducation, les gens que j’ai rencontrés, les événements que j’ai vécus, etc -, mais j’ai aussi ma part de responsabilité dans tout ça. J’aurais pu décider depuis longtemps de tout envoyer promener. Et je ne l’ai pas fait. Jusqu’à aujourd’hui. Maintenant, ça suffit.