Portes ouvertes et portes fermées

Et si... ?

Et si j’envoyais bouler tous ces imbéciles qui se croient assez forts pour pouvoir me faire plier ? Ces gens qui s’imaginent que parce qu’ils ont de l’expérience, ils peuvent me donner des ordres. Ou mieux, ceux qui tentent de m’influencer en douceur, comme si j’étais stupide au point de ne pas remarquer la manœuvre. Je l’ai dit et je le répète : la manipulation, ça ne marche plus avec moi. Je la flaire à des kilomètres, et je ris quand je vois les tentatives pathétiques avec lesquelles on essaye de m’avoir. Mon père m’a manipulée, ma mère m’a manipulée, certains de mes amis aussi, deux de mes meilleurs amis l’ont également fait… et si, maintenant, c’était mon tour ? Et si cette fois, je faisais mieux que de ne plus me faire avoir ? Et si j’entrais, moi aussi, dans ce jeu ? Après tout ce que j’ai vécu, je me sens plus que prête à rentrer dans la partie. Moi aussi, je peux mentir et je sais même très bien le faire. Il ne me reste qu’à me convaincre qu’ils méritent d’être manipulés à leur tour, qu’ils méritent de ressentir ce sentiment de perte affreux que l’on sent lorsqu’on a conscience que notre propre vie ne nous appartient pas. J’ai dit que j’aimais explorer des chemins sombres ; je disais vrai. En voilà un que je n’ai pas encore exploré. Et si je m’y lançais ? Et si j’osais y poser le pied, faire quelques pas, y marcher quelques temps, courir le long de ce sentier de vengeance et découvrir si cela est aussi inutile qu’on le dit ? Parce que c’est généralement le conseil de tout le monde. Ne pas céder à la vengeance car c’est inutile et ça ne changera rien au passé. J’y croyais aussi, avant. Mais comme pour beaucoup de mes certitudes et croyances, je me suis rendue compte qu’elles ne se basaient sur rien. En tout cas, rien qui m’appartienne. Alors je révise mes opinions sur la vengeance, et je verrai bien ce que j’en penserai une fois que j’aurai accompli la mienne.