Portes ouvertes et portes fermées

Le roc

J’ai écrit que souvent, on me considère comme "celle qui tient", "celle qui se relève toujours". C’est un cycle sans fin. Je suis forte et protégée d’une fière armure, puis je me retrouve seule, affaiblie, à panser mes blessures et ensuite à tout faire pour récupérer… et cela se répète encore et encore. Le roc se fait briser en miettes qui finissent par se rassembler pour former un roc à nouveau. Je suis actuellement dans une phase "brisée", si on peut dire. De terribles migraines viennent m’assaillir et mon unique moment de joie est lorsque je peux être repliée sous ma couette, immobile, dans le silence. Combien de temps faudra-t-il au roc pour se reconstruire, cette fois ? Je l’ignore. Et une autre question suit aussitôt, une question à laquelle je n’ai pas non plus de réponse : qui sera le ou la prochain(e) à briser le roc ? Qui donc me trahira, provoquera ma souffrance ? Parce qu’il y en a toujours un ou une, il y a toujours quelqu’un. Une personne qui me fait ressentir ce maudit sentiment d’espoir afin de mieux me détruire ensuite… Et dans les périodes de ma vie où il n’y a pas cette personne, ce n’est qu’un gouffre de solitude et d’ennui qui pèse sur moi chaque jour avec un peu plus de poids que le précédent. Comment avoir encore de l’espoir, avoir encore la force de se risquer à donner sa confiance alors que rien ni personne ne m’a montré une seule bonne raison de continuer à espérer ? J’ai eu à l’inverse milles raisons de devenir totalement parano et pourtant, je ne le suis pas. Pas encore. Ce que j’ai écrit la dernière fois me semble vide… des communautés, vraiment ? Mais qu’est-ce qui me dit que je serais mieux avec eux qu’avec ma famille d’hypocrites, par exemple ? Rien. Je ne peux me baser sur rien. Pas même sur moi. Car je ne sais jamais quand je peux compter sur moi-même.