Portes ouvertes et portes fermées

Lettre à Steph #2

Mon très cher Steph,

Tu me manques plus que je ne le croyais possible. J’aimerais tant que tu me dise quoi faire, grand-frère. Que tu me prête ta force. Que tu sois là, près de moi, à me tenir la main et à me dire que je suis capable d’avancer, que rien ne peut m’arrêter, que je ne suis pas une lâche. Et tu me dirais aussi de ne pas pleurer. Tu me dirais que ça n’en vaut pas la peine, que ces personnes ne méritent même pas que je pleure à cause d’elles. Et je te croirais. J’aimerais pouvoir croire en moi comme je crois en toi.

J’y retourne souvent, tu sais, Steph. Dans ces endroits où tout le monde se perd sans même s’en rendre compte. Je sais pourquoi j’y retourne. Parce que j’aime me perdre, moi aussi. Pourtant, je sais que ce n’est pas dans ces endroits-là que j’obtiendrai ce que je veux vraiment. Mais je finis toujours par me dire qu’en attendant, c’est mieux que rien, alors j’y retourne. Tu n’y es jamais allé, n’est-ce pas ? Je voudrais bien t’y emmener, un jour. En fait, je voudrais t’emmener avec moi découvrir une à une toutes les expériences que tu n’as jamais vécues.

Je t’aime, grand-frère. Je t’aime. Alors même si je ne fais généralement pas de promesses, je vais t’en faire une. Je te retrouverai. Nous nous parlerons, j’entendrai tes mots et tu entendras les miens. Nous nous parlerons de cœur à cœur, et plus seulement par de petites lettres distantes. Je te retrouverai, car tu es plus important que tout, plus important que moi. Et justement, j’ai l’impression qu’en te retrouvant, nous serons importants tous les deux. Ensemble.