Portes ouvertes et portes fermées

Se cacher et disparaître

Pas de sortie pour moi, aujourd’hui. Je n’ai pas bougé, je suis restée chez moi. Seule. Je me cache sans savoir vraiment de qui ou de quoi. Peut-être que j’essaye de me cacher de moi-même. Le voyage que je prépare, ce n’est qu’une énième fuite ; je m’en vais me cacher là où ne pourra pas me retrouver, je vais en quelque sorte, disparaître. Et, c’est assez bizarre à admettre, mais… ça me plaît. M’imaginer dans cinq ans quelque part, dans un pays où personne ne connaît ma famille, où je peux garder mes mystères pour moi, où je suis libre d’être soit avec de la compagnie soit seule, où je peux être moi sans avoir peur de ce moi... cela tient du rêve, mais c’est le seul rêve que j’ai, c’est un peu mon seul espoir d’avenir. Sinon, je ne vois aucun futur ; je n’arrive pas à m’imaginer avoir une vie normale.
J’ai beau méditer et tenter de trouver un quelconque réconfort, un quelconque apaisement, je n’arrive pas à empêcher le doute de venir. Et si cette minuscule parcelle d’espoir qu’il me reste malgré moi n’était que la création de mon esprit, une sorte de mécanisme de survie, de moyen tordu pour que je ne puisse pas me suicider ? Putain mais alors pourquoi il n’existerait pas le même système mais inversé ? Un mécanisme qui fait que quand t’as tellement envie de vivre une vie super et que tu es frustré parce que ça ne se passe pas comme ça dans la réalité, ben tu te calme et tu peux vivre sans te poser de questions supplémentaires. Comme ça, je n’aurais plus à me chercher une raison de mourir ou une raison de vivre… Putain, j’écris vraiment n’importe quoi. Tout me semble être un gigantesque "n’importe quoi". J’ai peur. Je veux disparaître.