Portes ouvertes et portes fermées

Une autre façon de voir les choses

Changement de lieu de vie. Je ne voulais pas vivre avec des colocataires, à la base, mais niveau financier, je n’ai pas eu tellement le choix. Ce n’est pas que je ne suis pas sociable ; je préfère simplement qu’il n’y ait personne dans les parages lorsque je délire. Je n’ai pas envie qu’on me pose des questions auxquelles je ne sais pas quoi répondre ou auxquelles je n’ai juste pas envie de répondre. Je me disais qu’au pire, je pourrais toujours revenir à la bonne vieille méthode du mensonge. Sauf que j’ai trouvé mieux. Le charme. C’est ce qui est au-dessus du mensonge, c’est encore plus piège, milles fois plus dur à appliquer et surtout milles fois plus dur à démasquer… Je vais tous les endormir, les charmer, faire en sorte qu’ils me laissent tranquille, qu’ils agissent d’une certaine façon tout en étant persuadés que cela vient d’eux. Je me suis rendue compte que - ça pourrait être une sorte de don, de pouvoir caché - j’arrive à influencer les gens. Pour de petites choses, ce n’est pas franchement super, mais ça a un côté… pratique, je dirais.
Voir les choses autrement… voir les choses à l’envers. Exemple : ce n’est pas moi qui vais m’intégrer à un lieu de vie mais les lieux qui vont se retrouver intégrés en moi, enchaînés à ma personnalité, parcourus par mes sombres pensées. Je ne vais pas disparaître ; je vais changer de plan, passer des grandes lignes aux petites lignes. Me glisser là où il n’y a personne mais d’où je peux voir tout le monde.

Bien sûr que j’ai encore peur. L’angoisse est toujours là, assoupie pour le moment. C’est plutôt la colère qui prend le dessus, à l’heure actuelle. Et cette envie de bouleverser l’ordre des choses, d’agir avec l’idée de blesser et de me blesser, puisque quand j’agis dans l’idée de guérir les autres et de me guérir moi aussi, cela ne fonctionne pas.

Je veux vivre mais je ne peux pas. Je veux mourir mais je ne peux pas. Je suis coincée avec moi-même.