Portes ouvertes et portes fermées

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juillet 2018

"Merci... pour tout."

Encore un concert du groupe de Sol, hier soir. Je me suis éclatée, j'ai dansé et j'ai pas vu passer les heures tellement je m'amusais. Intense défoulement. Libération de l'angoisse. Mains tendues vers le ciel et cœur battant en accord avec le rythme de la basse. Une fois le concert terminé, j'ai senti que c'était le bon moment. Je devais le faire. Alors, je suis allée voir Sol, je l'ai regardé droit dans ses yeux noirs et je le lui ai dit. "Merci... merci pour tout." Je suis sûre qu'il n'a pas vraiment compris. Mais ce n'est pas grave, une part de lui a compris quand même, je le (...)

Ironie

C'est quelque chose qui m'a toujours suivi, à chaque moment de ma vie. Cela m'arrive sans cesse, quoi que je fasse. Des gens se raccrochent à moi, veulent que je les aide, que je leur offre des conseils sur tel ou tel sujet. Parfois, je réponds, et parfois non. Mais quoi que je fasse, ils finissent toujours par me dire que cela les aide. C'est ce que j'appellerai la pire ironie de ma vie. L'autre jour, F est encore venu me parler. Il voulait que je l'aide à répondre aux messages d'une nana. Timide, n'osant jamais faire le premier pas, F a envie de franchir le cap, de sortir avec (...)

Where the devil don't go

Honte. Peur. Amertume. Mais pire encore : l'envie. L'envie de continuer, de recommencer, de ne jamais m'arrêter de faire ça. De laisser le démon vivre pendant un temps, de me contenter d'être spectatrice des conséquences. De me laisser agir en égoïste. De me laisser faire des choix dangereux, voire mauvais. De me laisser corrompre les quelques personnes innocentes qui croisent ma route. J'ai envie de laisser tout ça vivre, d'abandonner le contrôle que j'ai sur mes pires pulsions. Juste pendant un temps, histoire de voir ce que ça donne. Parce que je ne l'ai jamais fait. Et que la (...)

The land of all

La nature, encore et encore, de la nature. Partout autour de moi, envahissante, époustouflante, merveilleuse, pleine de possibilités. Si quelqu'un me disait : "Tu vois la montagne là-bas ? Je vais t'y abandonner pendant une semaine, ça te va ?" et bien je répondrais immédiatement "oui". Je ne sais pas trop comment le décrire... mais quand je me balade dans ces coins de nature où la trace de l'homme peut facilement être oubliée, je me sens comme si rien ne pouvait m'arrêter. Comme si, quoi que je fasse, je serais toujours en paix ici parce qu'acceptée dans mon intégrité. Il y a (...)

Comme dans un rêve

Un battement sourd au loin. Puis un second, et un troisième. Un rythme commence. Hypnotique. Je ferme les yeux. Les rouvre. Ce n'est plus pareil. La rivière est toujours là, la plage de galets aussi, l'horizon vert de milles feuilles frissonnant sous le vent, tout est là... et pourtant, quelque chose a changé. Debout, immobile, je ne tourne que ma tête, cherchant d'où peut bien provenir le chant du tambour. Ce doit être par là-bas, sur ma droite, entre ces arbustes près de cette maison. Oui, je crois distinguer des couleurs vives qui tranchent avec l'harmonie presque terne (...)

Sous le regard brûlant des étoiles

Accoudée à mon balcon, j'observe le ciel. Sombre, un tissu de velours dont les points sont toutes ces petites étoiles immobiles. L'on m'a dit un jour que les étoiles représentent ceux passés dans l'Autre monde. J'y ai cru, étant enfant, surtout quand j'apprenais la mort de quelqu'un et que je ne savais pas comment calmer mes pleurs. Cela m'aidait. Ensuite, quand j'étais au lycée, j'en avais discuté avec des amis et l'un d'eux m'avait dit que, pour lui, chaque étoile est un monde inconnu à découvrir mais que personne n'a encore réussi à connaître. J'aimais tout autant cette (...)

"Alors ?"

- Alors ? - Alors quoi ? Aucune envie d'en parler. L'écriture, mon refuge. Mon île de paix, un lieu inviolable. Là où il n'y a personne. Je n'ai pas eu mon année. Est-ce surprenant ? Non. En fait, si. Mais pas pour moi. Moi, je le savais. Souvent, je sais des choses que je ne devrais pas savoir. Même si ma mère fait semblant du contraire, elle n'arrive plus à me comprendre. Mon frère N est bien plus perdu et apeuré par son avenir qu'il ne le laisse croire. F n'est qu'un frimeur qui cache sa timidité derrière des paroles vulgaires qui ne lui vont pas. Mon ami restaurateur est (...)

L'esprit comme une palette de couleurs mélangées

Un esprit bordélique, impossible à déchiffrer clairement. Comme les couleurs. Les couleurs que je finis par mélanger rageusement lorsque j'essaye de peindre quelque chose et que je n'obtiens pas le résultat que je voulais. J'aime l'idée de pensées colorées. Rouge : la sangria. C'est dur de parler. Pourtant, entre faire comprendre les choses en parlant ou en agissant, j'ai toujours privilégié la parole. Je pensais même être douée pour ça. Bleu : les yeux de V ; je lui disais souvent qu'au lieu de pleurer dans son coin, il devait trouver le courage de parler avec ses parents et (...)

Sur la piste de mon père #2

Un souvenir. Le père de Lu. Un homme aux grands rêves. J'avais patiemment écouté Lu me parlait de lui, me dire à quel point elle se sentait déçue. Elle aurait voulu qu'il change. Qu'il soit le père dont elle avait besoin. J'avais souris en entendant ça. "Le père dont j'ai besoin." C'était déjà quelque chose que je n'osais plus attendre, quelque chose dont je n'osais même plus rêver. Retrouver ce père dont j'avais le sentiment d'avoir tant besoin pour grandir, pour apprendre, pour vivre. Et que dire d'aujourd'hui, hein ? Est-ce que ma quête est motivée par une sorte de (...)

Croire en moi

Ce que je pensais, ce que je tenais pour une absolue certitude, s'est finalement effondré. Pourquoi ? Juste une petite minute de prise de conscience et me voilà transformée. Sauvage et solitaire. Quand je voyais ces côtés-là ressortir chez moi, je voulais les étouffer. Je me disais que ce n'était pas une bonne chose, que c'était ma façon de réagir face à l'influence et à la pression du monde. Et surtout, je me disais que ce n'était pas une réaction adéquate. Je m'en voulais de réagir ainsi. On nous le dit partout : "Ce n'est pas bien de se renfermer sur soi. Il faut être (...)

Impossible à atteindre

Ma bulle, ma petite bulle si confortable dans laquelle j'avais tant de mal à me plonger, est devenue une véritable cachette secrète. Une sorte de bunker personnel, inviolable, sécurisé et solide comme un coffre-fort. Mais à l'intérieur, immense, infini, remplit de tout ce qui est beau, joyeux, léger, drôle... mes trésors du cœur. Maintenant, quand je me plonge dans cet endroit immatériel en moi, rien ne peut m'atteindre. J'ai réussi. Je peux m'isoler du monde quand je le veux. Et cela m'arrive souvent de le vouloir. J'ai ce besoin, en ce moment. Ce besoin d'espace, de calme et de (...)

Sur la piste de mon père #3

Un plan, c'est ce qu'il me faut. Je trouve cela rassurant, d'élaborer un plan. De devoir réfléchir à une certaine logique, de tourner les choses en tout sens afin de les faire concorder. Les lieux, les heures, les moyens de déplacement, les risques, les avantages, la peur, l'exaltation, les imprévus... il faut penser à tout en sachant pertinemment que c'est quelque chose qu'on ne pourra jamais faire avec succès. Il y a toujours quelque chose que l'on oublie. Alors, pourquoi je trouve cela rassurant ? Je suppose que c'est parce que j'accepte la situation. Le fait de réfléchir à un (...)

Pouvoir

Un verbe étrange que celui de "pouvoir". C'est la possibilité autant que l'impossibilité. L'euphorie et l'angoisse. Ce que j'ai vécu la nuit dernière. Comme cela est grisant de pouvoir dire ou faire certaines choses, de ne pas voir ni même apercevoir le bout d'une limite quelconque au loin. Un horizon vaste que je peux remplir comme je le souhaite. C'est... impressionnant. Et effrayant, aussi. Contraste entre moments de puissance et moments de faiblesse. Le but du jeu, c'est de savoir cacher cela, savoir cacher si on domine ou si on perd pied, savoir cacher les transitions entre les (...)

Lettre à Steph

Très cher Steph, J'espère que tu es heureux, là où tu es. Peu m'importe de savoir où c'est, je veux juste que tu sois heureux. Après ce que tu as vécu, c'est la meilleure des choses que je puisse te souhaiter. Mon frère. Que j'aime écrire ces mots, mon frère, comme si de les écrire pouvaient les rendre plus forts. Mais l'endroit où ils résonnent le plus fort, c'est dans mon cœur et nulle part ailleurs. Tu le sais. J'ai pensé à toi, je me suis confiée à toi si souvent... j'aimerais te voir. Je sais ; c'est impossible. Quand je ne sais plus trop ce que je dois faire, où (...)

Un jour, peut-être

Ces mots-là, je les pense très souvent. Un air malicieux se peint sur mon visage et on ne peut que tenter de deviner à quoi je pense, sans y parvenir. Un jour, peut-etre, c'est ce que je me dis quand je me sens triste par rapport à quelque chose ou à quelqu'un et que j'essaye de ne pas l'être. Un jour, peut-être que tu comprendras pourquoi je ne te reverrai plus, Jp - tu me remercieras un jour, dans tes pensées les plus inavouables. Un jour, peut-être que j'arriverais à retrouver "ma force enthousiaste", comme l'a si bien dit S. Un jour, peut-être que j'aurais réellement assez de (...)

And never come back

Partir. Partir est soudain devenu le plus beau verbe que je connaisse. Partir pour mieux repartir, comme une plante qui repart. Je crois me souvenir que quelqu'un m'a lu ces mots, il y a longtemps. Ou peut-être qu'on me les a simplement dit, qu'ils ne sont écris nulle part. Ou bien c'est moi qui les ai lus. En tout cas, ils ne sont pas de moi. Pourtant, ils pourraient l'être. Je sens que j'étouffe, peu à peu. En temps de vacances comme en temps de travail, je n'y trouve pas mon compte. Je ne me sens pas... bien. L'air que je respire n'est pas seulement vicié par la pollution ; ce que je (...)

"Tu mérites d'être heureuse."

Si tu savais avec quel acharnement ces mots me poursuivent depuis que tu me les a offert, No... peut-être ne les aurais-tu jamais prononcés. "Tu mérites d'être heureuse." J'ai mal en me rappelant ton visage et ta voix quand tu m'a dit ça, No. On aurait dit que... tu faisais ce souhait sans y croire. Ou alors que tu voulais tant y croire que tu étais à deux doigts d'en pleurer. Je pense que c'est pour ça que j'ai envie de te revoir. Tu me manques. Ce n'est pas évident pour moi de l'avouer. D'ailleurs, je ne te le dirais jamais en face ; je ne peux pas. Je dois me protéger, tu (...)

Âme d'orage

Vent et pluie. Colère du ciel nocturne. Un temps étrange. Mon temps. Celui du combat, des questions, des contraires, des contrastes, des oxymores. J'ai envie de rire. De hurler et de rire, bras tendus vers le ciel. "L'obscure clarté de mon être flotte entre l'air et l'eau / Qui dansent autour de moi leurs invisibles mouvements / Perdues parmi la pluie, mes larmes, mes mots, / Dansent, dansent avec eux, et partent lentement." Je murmure ces phrases, les répètes encore et encore ; je trouve qu'elles sont belles. Un peu de beauté lancée là, comme jetée à personne puisqu'il n'y a (...)

Flash-back

La tête d'Anna est à nouveau vide. Elle se revoit, le soir de sa rencontre avec Cindy, à moitié ivre, marcher dans les rues avec cette nana qu'elle trouvait si extraordinaire. "Quand je t'ai vue pour la première fois, assise là-bas toute seule à cette table, j'ai eu deux pensées. D'abord j'ai pensé : cette fille est comme moi. Et ensuite : non, c'est faux ; je ne suis ni si belle ni si forte." C'était ce qu'elle lui avait dit. La blonde n'avait rien répondu. Le tramway arrive bientôt. La nuit est douce, apaisante. Ce calme envahit Anna et lui permet un court instant de refouler (...)

Changer à nouveau

Une nouvelle inscription à la FAC, une nouvelle année de cours qui s'annonce. Et surtout, l'impression de faire un bond dans le temps, de revivre l'année que je viens de passer, de pouvoir effacer cette dernière pour la remplacer par la nouvelle, celle qui arrive et que je sens arriver à grands pas. Mais puis-je réellement effacer ce qui s'est passé ? Non, bien sûr que non. Et pourtant... je pourrais presque le croire. Que m'est-il arrivée, cette année ? Pas grand-chose. En tout cas, pas grand-chose que je ne puisse oublier, et pas grand-chose dont les gens se souviendront. Alors (...)

Penser, ne pas penser...

Courir, plus vite, plus loin. S'arrêter. Et repartir. C'est ce que j'aurais dû faire. J'aurais dû sortir de chez moi, aujourd'hui. J'aurais dû... essayer d'arrêter le flux de pensées qui s'infiltrent dans ma tête sans ma permission. Ses lèvres, ses yeux, et puis sa voix hésitante... stop ! Ne pense pas à ça. Ne pense pas. C'est ce qu'il y a de mieux à faire. Une simple inconnue croisée dans une foule, en pleine fête, et ça y est, je me fais des films. Je ne vais pas bien, là. On avait dit, plus de films idiots ! La voix de ma conscience qui m'engueule. Encore une fois. Je (...)

Qu'est-ce que... ?

Waouh... y a un truc pas net. Je me sens bizarre. C'est à cause de quoi ? J'en sais rien, ça peut être tellement de choses. Le fait que je ne mange pas régulièrement et pas assez depuis quelques jours. Les cachets ? Encore une autre possibilité. Il y a la peur, aussi. Ou bien un début de dépression qui essaye de revenir. Ouais, l'hypothèse de la dépression, ça pourrait coller avec mon sommeil profond et mes nuits de plus de dix heures sans me réveiller. Oui parce que je ne faisais pas des nuits très récupératrices, et là, j'ai presque envie de dire que je n'ai envie que de ça (...)

Ce qui fait battre mon coeur

Je... j'en ai terriblement envie. Je veux partir, découvrir, explorer, me perdre et rire parce que je n'ai pas le sens de l'orientation. Je le veux tellement... je sens mon cœur s'emballer rien qu'à l'idée. Alors pourquoi je ne le fais pas ? Parce que quelque chose m'en empêche. Mais quoi ? Qu'est-ce qui, au fond, peut bien avoir le pouvoir de m'empêcher de faire ce que je veux vraiment, de suivre la voix - la voie ? - de mon cœur ? D'écouter mon cœur plutôt que ma peur. Encore un moment de lutte. J'ai failli acheter un billet de train là, il y a une dizaine de minutes, me choisir (...)

Lettre à Steph #2

Mon très cher Steph, Tu me manques plus que je ne le croyais possible. J'aimerais tant que tu me dise quoi faire, grand-frère. Que tu me prête ta force. Que tu sois là, près de moi, à me tenir la main et à me dire que je suis capable d'avancer, que rien ne peut m'arrêter, que je ne suis pas une lâche. Et tu me dirais aussi de ne pas pleurer. Tu me dirais que ça n'en vaut pas la peine, que ces personnes ne méritent même pas que je pleure à cause d'elles. Et je te croirais. J'aimerais pouvoir croire en moi comme je crois en toi. J'y retourne souvent, tu sais, Steph. Dans ces (...)

Dans la peau d'une invisible

Pas juste discrète. Invisible. La personne qu'on ne remarque pas, qu'on ne peut pas remarquer. Un visage anodin de par son expression neutre, un corps en mouvement mais qu'on ne voit pas bouger parce que d'autres mouvements captent l'attention. On ne peut pas remarquer ces personnes sauf si on se focalise sur elles. Si on tente de se concentrer, de les voir, on peut y arriver. Mais ça ne marche pas avec toutes. Certaines personnes ont décidé de disparaître et celles-là, c'est presque comme si elles avaient disparu pour de bon. Jouer à l'invisible, c'est devenu l'un de mes jeux (...)

Hypocrisie

Une après-midi sympathique à me balader là où je voulais. Ensuite, une séance ciné en début de soirée. Et retour chez moi... et ben non. Pas de retour chez moi. Pas tout de suite, en tout cas. Parce que d'abord, c'est repas et fin de soirée en famille. Pas toute la famille, heureusement ; ça, je ne fais plus. Je ne supporte plus. Je ne suis pas la seule, dans la famille à détester ces réunions. Mais je suis sans doute la seule à l'admettre et à le dire, et surtout, à faire en sorte de ne plus devoir subir ces moments gênants. Sauf qu'on peut éviter certaines personnes alors (...)

Etre honnête avec moi-même

Puisque l'autre jour, je parlais d'hypocrisie, je vais continuer de décortiquer le sujet. Si je blâme ma famille de ne pas être sincère et de toujours vouloir cacher le moindre fait susceptible d'être gênant, je n'ai pas le droit de les imiter. Je ne suis pas hypocrite. J'ai seulement un don pour le mensonge qui, assez souvent, me sauve la mise. Et je me mens à moi-même. Quasiment tout le temps. Alors, allons-y pour une petite minute d'honnêteté ! Il n'est pas juste de critiquer les mensonges de ma famille si je ne sais pas assumer les miens. Alors j'arrête de me mentir, (...)

Mister Prince et sextos

"... when doves cry". Retour de mon cerveau qui chantonne. Et de ma voix rauque du matin. Je me suis réveillée il y a une heure environ ; le sommeil cherche encore à faire la course avec moi, on dirait. Et il gagne bien trop souvent. Je ne suis pas ce qu'on appelle insomniaque. "Maybe I'm juste like my mother..." Je devrais arrêter d'écouter ce CD. Je devrais arrêter de croire aux conseils que me donnent les gens pour essayer de retrouver un sommeil normal. J'ai écrit à Flo. Je me suis excusée. Enfin, j'ai fait comme si je voulais sincèrement m'excuser et il y a cru ; le don (...)