Portes ouvertes et portes fermées

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décembre 2018

N'importe quoi, n'importe quoi...

N'importe quoi... je fais n'importe quoi. Et je n'arrête pas de penser que justement, je fais n'importe quoi. Je ne suis pas sortie mais j'ai bu. La faute à H et son fichu saké. Je n'ai pas touché au mah-jong ; j'ai passé la journée à dormir et à courir, puis à recommencer à dormir et à sortir courir. Je ne pense pas que ce soit mieux. Pas loin de chez moi, il y a un magasin où un type vend des couteaux. De supers couteaux, avec de beaux manches en bois, des couteaux simples, des couteaux suisses... et je passe devant tous les jours. J'y jette toujours un bref coup d’œil, (...)

Une conscience

Quand, quand commence-t-on à ressentir de la culpabilité ? Quand on vient juste de faire une connerie et qu'on le sait parfaitement ? Quand on se met à douter, à penser que l'on s'est menti à soi-même et que ce que l'on a fait n'était pas plus pour le bien de quelqu'un que pour une cause honorable, mais en vérité, pour une raison purement égoïste ? Ou quand, des mois plus tard voire des années après, on continue d'essayer de se convaincre qu'on a fait ce qu'il fallait et qu'on ment à la personne qui vous balance la vérité au visage, qu'on voit son expression déçue et qu'on (...)

Lettre à Steph #3

Grand-frère, Je... je voudrais tant que tu sois là. Que tu me dises ce que j'ai besoin d'entendre et que personne n'est là pour me dire. Des phrases comme celles que je viens de lire : " Tu as assez porté le monde. Laisse quelqu'un te porter, toi, pour une fois." Tu sais, hier Maman a dit que A lui faisait penser à une sorte de grande-sœur qu'elle n'a pas eu. Quand j'ai entendu ça, j'ai pensé que ce qu'elle voulait dire, ce dont elle avait vraiment besoin, c'était d'un soutient. De quelqu'un pour l'épauler. Et de quelqu'un qu'elle aurait pu soutenir elle aussi en retour. J'ai (...)

"Je sais."

Je me demande combien de fois j'ai prononcé cette phrase. Ce simple "je sais" a été une de mes réponses les plus courantes, cela en devenait même lassant. Alors maintenant je me contente de laisser passer un long silence qui peut signifier tout et n'importe quoi. Parfois, il y avait des choses que je savais mais que je n'avais pas vraiment comprises. Un phénomène étrange qu'on pourrait relier à de la prémonition ; des pensées brusques n'ayant aucune logique, des rêves particulièrement bouleversants, ou encore des situations qui m'interpellent sans que je sache exactement (...)

Je rêve d'être loin de tout ça

Loin de ces gens qui m'indiffèrent, de ces problèmes futiles liés aux études ou au boulot. Je rêve constamment d'être enfin libérée de ces fardeaux, de ces poids qui m'entraînent encore plus vers le bas ; j'ai déjà mes propres difficultés, normal que je veuille essayer de me débarrasser de tout ce dont je peux me défaire, non ? W m'a dit qu'elle n'a pas d'amie plus proche que moi, que je suis la seule personne avec laquelle elle peut être elle-même. Cela m'a fait sourire d'entendre ça, mais cela m'a aussi fait pleurer... Parce que je ne veux pas entendre ça, en vérité. Je (...)

Le roc

J'ai écrit que souvent, on me considère comme "celle qui tient", "celle qui se relève toujours". C'est un cycle sans fin. Je suis forte et protégée d'une fière armure, puis je me retrouve seule, affaiblie, à panser mes blessures et ensuite à tout faire pour récupérer... et cela se répète encore et encore. Le roc se fait briser en miettes qui finissent par se rassembler pour former un roc à nouveau. Je suis actuellement dans une phase "brisée", si on peut dire. De terribles migraines viennent m'assaillir et mon unique moment de joie est lorsque je peux être repliée sous ma (...)

"Tu n'es qu'une égoïste."

Discussion familiale houleuse. Mon petit frère N se montre toujours aussi arrogant, et je déteste particulièrement les moments où ses propos sont vecteurs d'angoisse. J'ai déjà bien assez d'angoisse à gérer personnellement, je n'ai nulle envie que quelqu'un en rajoute. Il m'a dit que je ne pense qu'à moi, que je suis égoïste. Que si je ne l'étais pas, j'expliquerais mon voyage plus en détails afin de les rassurer, lui et notre mère. Il n'a pas vraiment tord. Mais bien sûr, hors de question de l'admettre, alors j'ai joué la carte du "ça me blesse, ce que tu dis ; ça veut dire (...)

Tell me when you're out

Nouvelle descente aux enfers. Une soirée avec D et des potes rencontrés sur le chemin menant à un bar quelconque ; je ne sais plus lequel et je m'en fous, pareil pour les "potes". Rien ne compte et je le sais, mais bien sûr, je ne laisse pas les autres voir cette facette de moi-même et comme toujours ils n'y voient que du feu... Je ne dis jamais que je me sens mal, tout comme je ne dis jamais à quel moment je sens qu'il faut que je parte, que je quitte ces personnes qui m'accompagne pour retrouver ma douce et amère solitude. Je ne dis jamais que le moment est venu pour moi de partir... (...)

Couleurs

Rouge. Du rouge flamboyant du feu, de House of fire d'Alice Cooper, de cet éclat vibrant dans l’œil des gens passionnés, de ce désir de vivre si intensément qu'on en exploserait presque. Brun. Le brun mordoré de mes yeux au soleil. Le brun du pelage de mon chat. Vert. Celui des forêts, de ces forêts qui m’ensorcellent dès que je pose mon regard dessus, de ces forêts où j'ai tant envie de me perdre pour toujours. Vert comme les yeux de cet alter-ego que je m'imagine parfois, de cette fille que j'aurais aimé être. Gris. Un gris tantôt presque blanc, celui des nuages. Et un (...)

Idée fixe

S'il y a bien une idée qui n'a pas arrêté de me revenir en tête, c'est celle du testament. Les dernières volontés d'un mort, sacrées puisque la personne est morte et qu'elle ne peut plus accomplir ces tâches, désormais. Je me disais tout à l'heure que le testament apporte quelque chose, que c'est un cadeau d'un mort. Alors, inversement, quel serait le cadeau d'un nouveau-né ? Sa venue au monde peut provoquer tant de bouleversement. Parfois, j'aimerais avoir le pouvoir de remonter le temps pour voir de mes propres yeux lesquels ont été ceux de ma naissance. On m'en a raconté (...)

Pas de repos pour les monstres

Je sais que c'est la veille de Noel, que demain ce sera la fête, que logiquement on en profite pour laisser ses emmerdes de côté au moins pour un jour, mais moi j'ai pas la tête à ça... Noel, ça change quoi, finalement ? On rajoute simplement de l'alcool à table, des décorations dans la maison. Je passe la soirée à regarder des films sur Noel au lieu de mes habituelles séries. Celui que je viens de voir m'a fait penser à quelque chose. Je me suis rappelée l'unique film que j'ai proposé à ma famille de voir avec moi, et combien j'ai trouvé ce moment pénible. Depuis, je n'en (...)

3 pour 3

La dernière fois que j'ai fait une soirée, avant de partir rejoindre les gens que je devais retrouver j'ai bu quelques shots. Je me suis dit "combien j'en prends ?" Et j'ai pensé un truc bien morbide... j'en bois le nombre de fois qui correspond à combien de fois j'ai pensé à la mort dans la journée qui vient de s'écouler. 3 verres pour 3 pensées morbides ou suicidaires. Ce soir, je viens de comprendre deux choses. Ma soirée de Noel va être si banale que je vais certainement en faire une insomnie la nuit qui va suivre et passer les heures à me demander à quoi sert Noel. Et ma (...)

"Je n'avais rien à offrir à personne que ma propre confusion."

J'ai arrêté ma décision. Lorsque je partirai ce sera pendant les vacances d'été et donc je reviendrai poser mes affaires chez ma mère et j'abandonnerai ma colocation. Le départ se fera de là. Je m'en irai au petit matin, quand tout le monde dormira encore, ne laissant derrière moi qu'une lettre. En fait, je ferai quelques petites allusions à mon départ environ une semaine avant, comme ça ce ne sera pas un trop gros choc, mais je n'annoncerai pas le jour exact. Je n'aimerais pas cet adieu-là, je le sais. Alors il n'aura pas lieu. Pas vraiment. Un peu tordu comme décision, hein ? (...)

Un seul mot dans ma tête

Débauche, débauche et encore débauche... je ne pense qu'à ça, en ce moment. Me perdre complètement et surtout, surtout, oublier. Je viens de chercher le Facebook de V. J'aurais pas dû. Il a tant changé... j'ai eu du mal à le reconnaître mais pourtant c'est bien lui. Il a l'air d'être devenu un gars bien, le genre sympa avec le cœur sur la main. Je me demande : que reste-t-il du petit garçon qui jouait avec moi au foot derrière la maison dans les terrains vagues à moitié en travaux et qui m'appelait "grande-sœur" bien que l'on ne partage aucun lien de sang ? Sans doute pas (...)