Portes ouvertes et portes fermées

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février 2019

"I'm looking for freedom..."

Combien suis-je ? Est-ce que tu ressens ça, toi aussi ? Tous ces "je" qui s'épient sans se comprendre. Celui qui parle et celui qui écrit, celui qui aime et celui qui raisonne, celui qui s'enflamme et celui qui doute. Il y a en moi quelqu'un qui agit et quelqu'un qui se regarde agir. Le second dit à l'autre : "pourquoi as-tu fait cela ? Pourquoi l'as-tu fait ?" J'ai dû lire ça quelque part, je ne me rappelle plus où, bien sûr. Mais ce "je" multiple me représente parfaitement. Déjà que gérer une personne c'est compliqué, que se gérer soi-même c'est encore plus complexe, alors (...)

"Non, tu ne sais pas qui je suis."

Et c'est vrai. Même Mi qui pense qu'elle peut "lire en moi comme dans un livre", ne me connaît pas vraiment. Elle ne sait pas qui je suis, qui se cache derrière le masque. En vérité, derrière le masque, il y a la fille hypersensible, la jeune femme qui se moque du monde, qui ignore ce qui est vrai comme ce qui est faux, la nana en apparence froide et insensible qui ne veut pas montrer aux gens combien elle souffre. Je sais que Mi tente de me percer à jour. Mais elle ne pourra pas le faire. Elle ne pourra jamais y arriver. J'y croyais, au début. Sauf que maintenant, après tout ce que (...)

Evasion

La pluie qui tombe dehors et que j'observe par ma fenêtre me soulage quelque peu. Elle tombe assez fort pour que j'arrive à oublier les bruits habituels qui me dérangent, comme par exemple mes voisins qui s'engueulent ou les voitures qui passent. J'essaye de m'évader dans cette pluie qui n'arrête pas de tomber ; j'essaye de retrouver le contact avec cet espèce d'îlot intérieur de paix que je ne peux visiter que lorsque je médite. Hier, mon évasion, c'était l'alcool et des "amis" que je pouvais voir sans souffrir. Ce sont des "amis" qui ne me connaissent pas depuis longtemps, que (...)

Dernière descente aux enfers

La dernière parce que de celle-ci, j'ignore quand j'en reviendrai. Si je reviens un jour. C'est un peu comme mon voyage ; je ne sais pas quand je partirai ni quand je reviendrai. C'est l'inconnu, ce que je refuse de prévoir, le mystère dans lequel je fonce sans préparation. Je réfléchis souvent à ma fameuse lettre, celle que je laisserai en guise d'explication à ma famille. Sans cesse, je la rectifie. Parfois, j'écris des pages et des pages, parfois je la raccourcis tellement qu'à la fin je finis par me dire que ce serait mieux de ne rien écrire du tout. On verra bien ce que (...)

"Ouais, c'est ça, continue de rêver."

Fichue conscience. La petite voix dans la tête qui me balance dans la gueule les vérités que je refuse d'entendre et d'admettre. Mais c'est qu'elle insiste, la conscience, et ça finit par me déprimer encore plus. "Continue de rêver, va... tu sais très bien que ce ne sont que des rêves et qu'en vrai rien de tout ce que tu imagines ne va arriver." J'en ai marre d'avoir raison. J'en ai marre que ma conscience ait raison. Même au sujet de No, j'avais raison. Elle va finir par mettre de la distance entre nous. Peut-être même que ça commence déjà, vu qu'on ne s'est pas parlé depuis (...)

Soirée surprise

D'abord, ce n'était pas prévu. J'ai eu l'idée comme ça et j'ai fait ce que je sais faire le mieux : n'importe quoi. Donc, j'ai écrit à No pour qu'on se voit et qu'on fasse une soirée ensemble. J'ai la désagréable sensation d'avoir servie de cobaye à un test dont on ne m'avait pas averti... No n'a pas semblé surprise lorsque je lui ai dit que j'avais oublié son cadeau chez moi ; sans vouloir être parano, c'est à croire qu'elle était certaine que je n'avais pas de cadeau pour elle, alors que c'est totalement faux vu que j'avais quand même fini par en trouver un, de cadeau. (...)

...

Je... ça y est je deviens folle. Au mieux, juste paranoïaque. Mais je pense que j'ai franchi un cap, que c'est encore pire, maintenant. Je me rend compte que ce que j'ai dit à W est plus vrai que je ne le pensais. Je ne veux pas d'enfants parce qu'au fond de moi, je suis persuadée que je ne pourrais pas m'empêcher d'être... eh bien, de maltraiter ma progéniture. De hurler et de terroriser le pauvre gamin, de le frapper, de l'enfermer dans un placard et de l'affamer en guise de punition... la liste est infinie. Et le fait qu'elle le soit me fait encore plus peur. Y a-t-il une limite à (...)

Impossible

Journée passée dans un flou étrange, brouillard de pensées, de visages, de mots vides d'intérêt... à aucun moment je ne me suis sentie... j'allais écrire "normale" mais non ça je ne le suis plus depuis longtemps. En fait, ce que j'ai senti est une cassure, une différence amplifiée. Quelque chose a changé en moi et me rend encore plus troublée que je ne l'étais déjà. Et aujourd'hui n'était que la première journée passée dans cet état, avec ce "nouveau moi", en quelque sorte, et je me demande déjà comment je vais faire pour gérer ça, pour supporter ça. Cela me paraît (...)

"Tu nous écriras, hein ?" (comment dire... non)

Non. Non, je ne vous écrirai pas. Pourquoi je le ferai ? Pour rendre votre vie aussi compliquée et torturée que la mienne ? Pour que vous soyez rassurez - alors que ce ne seront que de nouveaux mensonges que j'aurai inventé - et que votre conscience soit tranquille en lisant des mots comme "je vais bien" ? J'en ai assez de rassurer la conscience de mes proches. Non, quand je partirai, je ne vous écrirai pas. Ni à toi maman, ni à toi petit frère, ni à W, ni à Mev, ni à D, ni à Mi, ni à qui que ce soit. J'ai toujours gardé mes secrets pour moi alors ce ne sera pas si différent. (...)

Jouer avec le danger

Des idées me traversent l'esprit, des idées comme celle de me trouver des médocs pour dormir et puis d'en abuser. Me mettre en danger me paraît banal, ces temps-ci. Marcher un peu trop près de la route, questionner W à propos de ses médocs et essayer de la convaincre de m'en filer, chercher des gens qui pourraient me procurer de l'herbe, trop boire pendant les soirées, insulter des gars et manquer de me faire tabasser, m'installer sur des rebords de fenêtres trop étroit où un seul mauvais mouvement pourrait me faire basculer et chuter de plusieurs étages... une autre de ces listes (...)

Limites

J'ignorais que mon corps cachait autant d'endroits pouvant devenir douloureux. On va dire que j'ai encore fait une connerie quoi. Je savais parfaitement ce qui m'attendait le lendemain, mais ça ne m'a pas arrêté. Hier soir, je me fichais du lendemain, de l'état dans lequel j'allais finir ; c'est la première fois où je lâche prise à ce point-là pendant une soirée. Au réveil ce matin, j'ai souhaité plus fort que jamais être morte pour de bon. Certains disent que la douleur donne l'impression d'être plus vivants qu'avant, que c'est ça qui les sauve et les empêche de mourir. Dans (...)

Still alive

Réveillée vers 3 heures du mat. Plus de mal de tête, plus de nausées, plus rien. Sensation de revivre, d'avoir imaginé la soirée, que ce n'était qu'un mauvais rêve, que tout a été effacé. Voir le soleil se lever et prendre conscience du silence qui m'entoure. Et puis peu à peu, des bruits, un de mes colocataires qui se lève, la faim qui vient faire gronder mon ventre, la pensée stressante qu'il faudrait que j'aille en cours, aussitôt suivie de celle que si je n'y vais pas ça fera toute une semaine sans cours à nouveau. "Still alive, W." - "Still alive too..." On le regrette (...)

Le cadeau

Encore une fois, je ne sais quoi offrir. Après l'anniversaire de No, voilà que ça va être l'anniversaire de mon petit frère... et je ne sais pas plus qu'à No ce que je peux bien lui offrir, à lui. En fait, je sais parfaitement pourquoi je n'arrive pas à trouver de cadeau adéquat. Parce que je ne connais pas vraiment les gens ; on va dire que comme ça, notre incompréhension est réciproque. "Mais bordel fais quelque chose ! Sors de là !" C'est ce que je n'arrête pas de me répéter depuis que je suis réveillée. Depuis 3 heures du matin. Ça fait un bon paquet d'heures hein. Je (...)

Partir un peu

Balade à vélo aujourd'hui. Un truc que j'avais pas fait depuis longtemps. Faut dire que mon vélo est presque bon pour la casse, donc forcément, ça donne pas envie... d'ailleurs j'ai fini la dernière partie du trajet à pied, en traînant le vélo dont le pneu avant avait crevé va savoir à cause de quoi, bref, ça m'a épuisé. N'empêche que faire cette balade m'a laissé une image en tête, celle de ma future liberté. Souvent, je me perds dans mes pensées et on ne le remarque pas mais je pars loin, là où rien n'a d'importance et où tout est possible... mais c'est seulement dans (...)

Fight club

L'autre jour, ma mère m'a dit qu'elle cherchait un film sympa à regarder avec mon frangin et que, après quelques recherches sur Internet, ils avaient choisi "Fight club". Ils n'ont jamais regardé le film jusqu'à la fin. Trop de violence, a dit ma mère. Trop de trucs dégueulasse ou en rapport avec le sexe, a dit mon frère. Du coup, moi qui n'avais jamais vu ce film même si j'en avais beaucoup entendu parler, ben je l'ai visionné, un soir où je n'arrivais pas dormir. Tellement intéressant, ce film... une sorte de plongée dans les abysses de l'âme d'un type transformé en zombie (...)

Quelques échos de ma vie en bordel

Une nouvelle soirée se profile à l'horizon. Vais-je y survivre ? Oh, oui, sans doute. Avec quelques blessures physiques, mentales et émotionnelles, mais j'y survivrai c'est certain. J'ai tout simplement écrit à tous mes contacts et j'ai réussi à en regrouper un bon petit groupe qui sera disponible demain. Ça va juste être l'enfer. Encore une fois, je ne sais pas trop pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai contacté ces personnes et pourquoi on va tous à coup sûr finir complètement torchés et défoncés. Petit décalage mental du jour : je me suis trompée de semaine et du coup (...)

Some words

Soirée infernale hier. J'étais tellement à côté de mes pompes... j'avais amené mon petit carnet de notes parce que je ne sais pas on va dire que ce que j'écris quand je suis barrée - enfin, plus barrée que d'habitude - je trouve ça mystérieux. Alors, sur le chemin du retour, en plein milieu de la nuit, je me suis arrêtée quelque part - un abri de bus je crois - et j'ai écrit. Je n'ai toujours pas réussi à me bouger pour chercher un psy. J'hésite encore entre "je devrais" et "je ne devrais pas". Mais il faudra bientôt que je me décide, puisque le temps va me manquer. Je ne (...)

La disparition

Petit weekend chez ma mère. D'abord, elle parle d'elle. Ensuite, elle m'explique les derniers ennuis familiaux, le plus souvent c'est mon petit frère qui se pique des crises comme les trois quart des ados de son âge. Et après viennent les sujets qui tournent autour de l'actualité, de ce qui se passe dans le monde. Je suis chez elle depuis déjà trois bonnes heures et je n'ai eu aucun question me concernant. Voilà à quoi je sert aux yeux de ma "famille" : je suis une oreille attentive, une conseillère, une personne avec qui débattre, une nana sur qui se reposer quand on est trop (...)

Brisée

"Nothing I do is good enough for you..." Tout part dans tous les sens... Parfois j'écris des mots qui me viennent comme ça, sans que j'y réfléchisse. Et puis, j'arrête. Je pleure. J'essuie mes larmes et pars au boulot. Quand je suis de retour, je vois la feuille de papier laissée sur le sol avec le crayon. Parfois je les ramasse et les range, parfois je les laisse là où ils sont. Je ne veux même plus comprendre, je ne cherche plus à comprendre. Quelque chose ne va pas et c'est tout ce que je sais, tout ce dont je peux être sûre. Peut-être la douleur dans ma poitrine est-elle le (...)

Before I left

Qu'est-ce qui compte vraiment ? Réponse : pour moi, rien. Mais pour les autres ? Je ne sais pas. Je ne suis jamais sûre de savoir. Alors, à qui laisser quoi ? Je veux dire, je ne possède pas des masses d'objets et d'affaires mais il faudra bien que des gens en fassent usage une fois que je serai partie et que je ne serai plus en charge de décider ce qu'il convient de faire de tout cela. Vu que je suis dans le doute constamment, je vais laisser tout sur place, je pense. J'aimerais parfois avoir assez d'inspiration pour laisser de petits messages personnalisés en guise d'adieu ; une (...)

Personne ne peut m'aider et je ne peux aider personne...

La constatation du jour. J'ai très souvent vu ce que ça donne quand on essaye soit disant de m'aider et c'est franchement naze. Mais le pire, c'est que j'ai aussi expérimenté le point de vue inverse. J'ai tenté d'aider des gens et ça a foiré. Une raison de plus de me sentir inutile. J'en viens à me demander quelle serait la meilleure façon de débarrasser ce monde de ma présence qui, au mieux est inutile, au pire est si destructrice qu'on pourrait presque la comparer à un ras de marée. D'ici quelques mois, je pense que tout le monde m'aura oubliée. Ma mère devra certainement (...)

Mémoire traîtresse

Un blanc d'environ une heure dans ma soirée d'hier. Je me rappelle des bars, de Mev, plus ou moins de ce qu'on s'est raconté. Sauf que d'un coup, je me retrouve sur le chemin opposé à celui qui me ramènerait à mon appart, avec deux types que je ne connais pas qui me parle d'un pote à eux ayant de la coke. Et je n'arrive pas à capter comment j'en suis arrivée là. Je sais juste un truc : j'ai réussi à me débarrasser des types avant de retrouver le chemin de ma coloc et j'ai pas cédé à la tentation de les suivre et de me droguer. C'est fou ça, à croire que parfois même quand (...)

Dancing with the Devil

Sérieux, s'il existait une incarnation humaine du diable, là devant moi, j'en ferais mon meilleur ami tout de suite. Personne n'arrive à me supporter, ces temps-ci. Rien que la dernière soirée avec Mev, j'ai forcément fait un truc qu'il fallait pas mais bon je m'en souviens pas - merci la tequila - et à vrai dire, je me moque de ne pas savoir pourquoi elle a l'air de me faire la tronche. Sans parler de D que j'ai planté l'autre jour, l'abandonnant dans une boîte miteuse sans même être certaine qu'il connaissait le chemin pour rentrer chez lui. Et puis même envers la petite famille (...)