Portes ouvertes et portes fermées

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mars 2019

La magie du monde

Je ne connais que trois types de personnes. Ceux qui croient en ce que j'appelle la magie du monde, que ce soit une religion à laquelle ils croient, un espoir quelconque, un rêve à réaliser, une forme de justice ou de karma qui récompense les bonnes actions et qui au contraire fait payer pour les mauvaises, en tout cas ils ont toujours quelque chose. Ensuite, l'opposé : ceux qui ne croient plus, qui se résignent à un sort qu'ils estiment impossible à changer. Et enfin, les innocents ou ignorants, les enfants et ceux qui n'ont tout simplement jamais envisager la question de leur sort (...)

Pourquoi...?

Pourquoi je ne comprends pas ? Pourquoi cela m'arrive à moi ? Vivre sans vraiment vivre, et aussi mourir sans vraiment mourir... c'est incompréhensible, c'est juste tellement n'importe quoi que je ne me doutais pas que ça pouvait exister, que je me retrouverai un jour dans cet état. Pourquoi je continue de cacher ça à ma famille ? Après tout, je ne vois pas pourquoi je devrais les ménager. Mais non, je sais que ce serait encore pire si je leur montrais ma faiblesse, ma souffrance. Ils feraient ce que font tous les gens ayant ne serait-ce qu'entraperçus mes démons : ils me (...)

"Je peux pas continuer comme ça... désolé."

C'est ce que j'aimerais dire à tous ceux qui m'ont rencontré, en fait. J'aimerais qu'ils comprennent que je n'en peux plus de leur mentir, à quel point c'est insupportable. Regarder mon pote M droit dans les yeux et lui dire qu'un jour on ira à Londres ensemble, alors que je me contrefous de Londres et que je ne sais absolument pas où aller et encore moins avec qui... putain ce que ça fait mal. Savoir que je mens, devoir cacher tout, ne jamais pouvoir... justement, je n'ai rien, je ne peux rien faire, je ne sais pas quoi faire et je finis par me dire que je ne sais rien faire du tout... (...)

Break

Le principe de faire un break, c'est de faire une coupure, de rompre quelque chose en cours, d'apporter du changement. Comme je l'ai dit, je n'en peux plus de continuer comme ça. Je vais faire un break dans ma vie. Une coupure avec ce que je peux appeler ma routine, mes habitudes, et aussi avec mon passé pourri et mes angoisses futures, tant que j'y suis. Ce n'est pas seulement le désespoir, la colère, ou encore l'amertume qui me poussent à entreprendre cet espèce de départ sur un coup de tête, on pourrait même dire cette espèce de fuite éperdue. Je me sens déterminée. Ça me (...)

Some flashback of the night

Des verres, l'un d'eux est d'un rouge un peu orangé ; j'aime bien sa couleur, je l'observe dans la lumière des projecteurs. Un type me dit que j'ai l'air "pensive". Je bois mon verre. Le suivant est totalement orange. Mes yeux se lèvent et ne quittent plus les deux femmes qui se déhanchent sur le bar, juste devant moi. Sourire jusqu'aux oreilles. Envie de danser. Envie de les imiter, d'être admirée, d'être pendant quelques instants le centre d'attention. C'est si futile, murmure mon cerveau embrumé. Encore un soir où je ne devrais pas être dehors. Un de ces soirs où le démon sort (...)

Before I left #2

Aujourd'hui, j'ai trouvé le sac à dos idéal. Une fois rentrée, je l'ai posé dans un coin de ma chambre et je ne l'ai plus touché. On dirait une espèce de relique sacrée ; j'arrive même pas à regarder ce sac sans sourire et rire de moi en me disant une fois de plus que je suis probablement dingue. Dingue de faire tout ça, de partir comme ça. Dingue à force d'espérer, et puis dingue à force de désespérer, et maintenant dingue à force de ne plus avoir en moi ni véritable espoir ni véritable désespoir qui aurait pu me donner une raison de ne pas partir. Bientôt le départ, (...)

Faire passer le temps est un art

Ecrire. Lire. Dessiner. Préparer à manger et puis manger, justement - trop ou pas assez, c'est selon un rythme anarchique que je n'ai jamais réussi à comprendre, de toute façon. Dormir. Jouer à des jeux en lignes. Enchaîner les réussites, me faire des parties de poker en imaginant un adversaire qui n'est pas là. Mettre de la musique et danser. Pas chanter ; j'aime pas tellement ma voix quand je chante. J'ai développé tellement de techniques dans le seul but de faire passer le temps, d'arrêter de scruter le réveil ou bien ma montre ou encore l'écran de mon portable, de ne plus (...)

Confidences

Je suis chez ma mère depuis jeudi soir. Le vendredi, je suis allée me balader dans les montagnes pas loin de la maison. J'ai marché longtemps. Et puis je me suis arrêtée. Un arbre me faisait de l'ombre, un tapis d'herbe me faisait un lit où je me suis allongée, les yeux vers le ciel, et je me sentais bien là, seule. Une chose étrange parce que s'il y a bien une personne que je trouve plus insupportable que quiconque en ce moment, c'est moi. J'ai commencé à réfléchir à tout un tas de trucs. Ensuite, réfléchir ne me suffisait pas alors j'ai ouvert la bouche et j'ai parlé dans (...)

"J'ai mes idées."

Réveil du matin avec un mal de crâne atroce, une narine qui saigne, un bleu sous le pied droit et des cernes sous les yeux. Du boulot ensuite, toujours le même ; je sens que je vais adorer le moment où je vais écrire à mes chefs pour leur dire que je me casse. Repas de midi bien costaud, avec le soleil dans le dos et une vague de tranquillité qui m'a brièvement étreinte. Et enfin, retour dans ma planque, dans cette coloc que je vais bientôt quitter. J'ai failli racheter de l'herbe. J'ai résisté à la tentation. Je me demande encore pourquoi. Je sais pas, sans doute qu'il y avait (...)

Le départ est proche

Bientôt, bientôt ce sera le départ. Pour de vrai. J'ai presque du mal à y croire. Je veux dire, ça me paraît si soudain, si étrange, que pour le coup on dirait vraiment une fuite. Comme si j'étais une criminelle et que je devais fuir au plus vite, fuir sans me retourner, toujours fuir plus loin et en craignant tous les jours que le passé me rattrape. Est-ce bien moi ? Est-ce que c'est bien moi, la fille qui a étendu le linge ce matin tout en bavardant avec mon frère à propos d'une série dont je ne me rappelle même plus le nom ? La jeune étudiante qui va tout plaquer, qui va (...)

Un cycle s'achève, un autre commence

Ceci est le dernier écrit de ce journal en ligne. Dans deux jours, je n'aurai plus d'ordinateur, plus de chambre, plus de maison. On peut voir ça d'une façon plus amusante : j'aurai comme ordinateur mon seul cerveau et ses capacités limités que je connais par cœur et qui me font sourire humblement, ma chambre et ma maison seront là où je trouverai un coin pour me poser ne serait-ce que quelques minutes, et j'aurai pour jardin le monde entier ! Je souris en écrivant ceci. Je souris. Est-ce de l'espoir ? Je n'en suis pas sûre. Je ne suis sûre de rien. Mais c'est justement ça, je (...)