Bizarreries du soir
Suis-je rassurée de constater qu’il existe pire que moi, en matière de manque de confiance en soi ? Pas vraiment. Rencontrer des gens paranos me fait songer à moi… et si, un jour, je devenais comme eux ? L’angoisse.
Je crois que j’ai une minuscule carie sur une dent ; je la vois à peine dans le miroir mais je sais que ce n’est pas mon imagination qui me joue des tours puisque ce petit point noir est là depuis deux jours. Je crois que je commence à psychoter, à imiter W, et à penser au pire à chaque fois qu’il m’arrive quelque chose. Actuellement je pense que ce petit point n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg et qu’en fait la carie en dessous est plus grande, et que si ça se trouve à un moment je vais manger et ma dent va se fendre en deux… Je devrais pas penser comme ça, hein ? On dirait mon grand-père. Enfin, ce qui doit se passer dans la tête de mon grand-père, plutôt. Parce qu’il est bien trop angoissé pour en parler, de tout ce qui lui passe par la tête.
J’ai refais deux choses stupides, tout à l’heure. Deux choses que je pensais avoir examiner d’un bout à l’autre, et donc, je pensais être arrivée à la conclusion que je ne retomberai jamais dans le piège d’y céder. Le mélange entre le romantisme niais qui fait pleurer, et son contraire, les sites de rencontres en ligne où toute idée de romantisme est définitivement morte. Ce mélange chez moi donne ceci : deux bonnes heures de mon temps fichues en l’air à parler avec des inconnus tout en écoutant du Ed Sheeran. Je crois qu’on touche le fond, là. Ah non, pardon, on est carrément passé en-dessous, quelque part vers le noyau terrestre, je dirais.
Envie de pleurer, là, toute seule, toute la nuit. Mais pourquoi en fait ? Voyons, demain je retrouve des gens drôles, pleins de vie, souriant, avec tout un tas de petites anecdotes à raconter, un peu d’alcool et peut-être même des joints… Ouais, c’est mieux de rêver que de pleurer. Je vais faire ça alors. Je vais rêver. Endormie ou éveillée, c’est tout aussi bien.
Je fais et dis n’importe quoi, parfois. Mais ça va, personne ne le remarque. C’est mon don à moi. Passer pour sensée alors que rien, mais absolument rien, n’est sensé chez moi.