Portes ouvertes et portes fermées

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janvier 2019

Compter le temps

Ce n'est finalement que ça, on change juste des chiffres et des nombres et voilà, on annonce la fin d'une année et le début de la suivante. On compte le temps, on le réduit à des calculs d'heures, de semaines, de mois, d'années... encore une des causes de mon angoisse. Le temps passe et rien ne change pour moi. En revanche, tout change autour de moi. Seulement autour de moi ; moi, je regarde le film défiler comme une imbécile, la bouche close par peur de dire une sottise, les yeux figés dans la même direction parce que si je commençais à regarder avec plus d'attention les choses (...)

Attente interminable

Est-ce normal que je me sente comme une genre de loque humaine ? Peut-être que oui, puisque j'ai vraiment l'impression d'en être devenue une, ces derniers temps. Entre un sommeil lourd et sans rêve, des repas assez copieux pour que je ne ressente quasiment jamais la faim, et de longues heures de disponibles sans que je n'ai à faire quoi que ce soit de productif, je ne pense pas pouvoir me définir autrement que comme une larve. Je n'ai même pas le courage de reprendre mes séances de course, d'étirements, de séries de pompes explosives, d'entraînement au combat... je me sens si (...)

A la dérive

J'ai imaginé à quoi ressemblerait ma confession. N'étant pas ce qu'on peut appeler une croyante et ne pouvant d'ailleurs être rattachée à aucune religion, je trouvais cela comique de me dire que peut-être, un jour, j'irais dans une église me confesser. Comme si tenter de mettre des mots sur chacun de mes actes impardonnables pouvaient en changer la nature... Ce n'est pas nouveau, des idées aussi illogiques et stupides que celle-là, j'en ai tout un tas. J'en ai de plus en plus, je crois. Parfois je me dis que le mieux que j'ai à faire est justement de ne rien faire. De rester là, (...)

Cauchemars

Les nuits ne sont pas tranquilles, pas plus que les journées. En fait, quand je ne dors pas, je me sens stressée, comme si à tout moment il pouvait m'arriver quelque chose de grave et que je devais constamment être prête au combat difficile. Et lorsque je dors, je ne peux rien faire. Mes rêves sont plus forts que moi et ils me font un amer rappel de tout ce que je tente de refouler lorsque je suis éveillée. Je fais des cauchemars dont je ne me souviens jamais ; je sais seulement que ce sont des cauchemars parce que je me réveille d'un coup et qu'ensuite je pleure jusqu'à retomber (...)

Alex

Je n'aime pas vraiment mon prénom, je le trouve d'une banalité affligeante. Anna, c'est si courant, ça se prononce si facilement, ça glisse tout seul comme un putain de bonbon trop sucré sous la langue. On va dire que Alex, c'est pas mieux, hein. Sûr que c'est pas original, comme prénom. Mais ce qui en fait l'originalité à mes yeux, c'est les différents sens cachés que je raccroche à ce prénom si simple en apparence. D'ailleurs, ça aussi, c'est important ; un prénom simple mais qui cache tellement plus, c'est le parfait reflet de ce que je suis. Alex, ça peut être masculin ou (...)

Vivre et être heureux

J'ai toujours eu envie d'appliquer ces principes, d'en faire quelque chose qui me porterait à travers les difficultés. En fait, je voulais faire comme tout le monde. Je voulais trouver à quoi me raccrocher. Parce que je suis incapable de me suffire à moi-même. Une fois, dans un bar, une personne m'a dit que cela ne sert à rien de chercher à vivre avec quelqu'un si on ne sait pas vivre tout seul d'abord. La fameuse sagesse des gens de la nuit. Entre moments de folie et paroles incompréhensibles, il y a toujours une petite bride de quelque chose qui peut servir, dans les conversations (...)

Just give me a reason

Pourquoi ai-je l'impression que l'univers s'amuse à me torturer ? Peut-être parce que c'est vraiment ce qui se passe. Je ne voulais plus revoir D et maintenant je me dis qu'en dehors de lui, je n'ai pas grand-monde avec qui faire la fête dans les bars, alors je regrette le fait qu'il ne m'appelle pas et ça m'énerve d'être comme ça, d'être trop attachée aux autres. Il y a toujours le numéro de No dans mon tel. Et, allez savoir pourquoi, je lui ai écrit. Du coup, elle veut qu'on se voit et on va se voir. Demain. Une part de moi apprécie l'idée et s'en réjouit d'avance. L'autre (...)

"Tu m'as tellement manquée."

Je ne m'en doutais pas, mais alors pas du tout. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas m'en rendre compte. Comment j'ai fait pour ne pas avoir conscience de ce que je ressentais à ce niveau-là, au point de ne pas voir que No me manquait si fort... Et le plus étrange, c'est que c'est elle qui me l'a avoué la première. Elle m'a prise dans ses bras et m'a dit : "Tu m'as tellement manquée." Sur le moment, c'était la plus belle chose qui pouvait m'arriver. Mais bien sûr, après coup, mon angoisse refait surface. Et maintenant, je suis à nouveau nerveuse, j'ai peur, j'attends avec (...)

Faire un choix

Faire un choix, c'est forcément privilégier une décision au détriment d'une autre. Autrement dit, je gagne quelque chose et je perds quelque chose. La question est donc de savoir ce qui sera le moins problématique. Je ne dois pas réfléchir en termes d'émotions ou de sentiments, puisque je suis toujours incapable de me situer, à ce niveau-là. Je ne comprends pas ce qui me rend parfois si en colère que je dois faire appel à toute ma volonté pour ne pas cogner les murs et alerter mes colocataires. Je ne sais pas vraiment ce qui domine en moi lorsque je repense à No. Je suis tombée (...)

"I can't face this life alone."

Je devais retourner en cours, aujourd'hui, et je n'y suis pas allée. Au dernier moment, j'ai fait demi-tour et je suis partie m'acheter de quoi préparer des cocktails alcoolisés. Une idée stupide parmi tant d'autres, histoire de passer le temps. Faire des cocktails, les boire, finir bourrée, m'endormir en me promettant de ne pas recommencer le lendemain. Sauf qu'ensuite, la semaine me paraît extrêmement longue... alors je n'y tiens plus et je me prévois une soirée et je recommence à jongler entre les jus de fruits et le rhum. Hier, je me suis endormie en écoutant des chansons de (...)

Dans les nuages de neige

Il paraît qu'il neige chez ma mère. Elle me l'a écrit et j'ai vite mit mon tel en mode avion pour ne plus recevoir ses milles textos dans lesquels elle s’extasie sur ce phénomène. J'avais trop de mal à supporter les nouvelles joyeuses, balancées comme ça à distance, alors que je ne la vois pas, moi, la neige, pas plus que je n'arrive à me réjouir de quoi que ce soit. Si je n'étais pas d'humeur aussi sombre, j'aurais volontiers tenté d'écrire un poème à partir de ces "nuages de neige", comme elle les appelle. Totalement à l'ouest, fatiguée pour un rien et dans un état de (...)

Jamais assez bien

J'ai cette espèce de colère contre moi-même, je m'en veux... Je ne fais jamais bien les choses, et lorsque j'essaye malgré tout, je ne fais jamais les choses assez bien. Aujourd'hui par exemple, je ne vais pas en cours mais je vais aller à mon job ; je n'ai pas assez de motivation pour sortir de chez moi pendant toute une journée. Et puis, croiser le regard de tous ces étudiants dont je peux deviner facilement d'infimes morceaux de leur vie seulement en les observant sourire, parler, marcher, c'est tout simplement trop pour moi. C'est trop éprouvant. Quand je sors dehors, je marche en (...)

La fuite

Normalement, je devrais être soit en cours, soit chez moi. Je ne suis ni en cours, ni chez moi. Je suis dehors. Je squatte un café que je ne connaissais pas jusqu'à aujourd'hui. Les cours, c'était tout simplement impossible à affronter pour moi, ce matin. Quand mon réveil a sonné, je ne dormais déjà plus depuis une heure ; ça a été comme ça toute la nuit, entre veille et sommeil. Ce qui m'a fait flancher, ce qui m'a poussé à ne pas bouger du lit et à éteindre mon réveil, c'était... quelque chose d'horrible. Une pensée horrible, une image, non plusieurs images, une vision (...)

De plus en plus bizarre...

A quel point peut-on être déconnecté de la réalité ? Je me le demande vraiment. Je me demande où j'en suis. Je viens de me rendre compte que toute cette semaine où je pensais avoir sécher mes cours, et bien en fait j'avais totalement oublié que c'était encore les rattrapages et que donc ma rentrée n'est que la semaine prochaine... Et me rendre compte de ça uniquement aujourd'hui, après avoir passé cinq jours à croire avec une certitude aveugle que les cours avaient commencé sans moi, c'est très perturbant. Je confonds les choses, j'oublie des trucs importants... ce n'est (...)

Lie again

Repas famille, hier soir. D'un côté de la table, ma mère, de l'autre, mon petit frère. Et soudain, il a fallut que sorte LE sujet de conversation que je voulais à tout prix éviter. Mon voyage. Comme d'habitude, j'ai menti. Encore. Sauf qu'il y a un détail qui a changé. Avant, je me sentais presque coupable de ne pas leur dire la vérité, d'envisager de les quitter sans donner aucune nouvelle en laissant juste une lettre qu'ils ne comprendront probablement jamais complètement. Maintenant, je ne ressens plus cette culpabilité. Quand je mens, que je les regarde et que je prononce des (...)

Cigarettes after sex

Ce n'est pas seulement le nom d'un groupe de musique, c'est aussi mon mode de fonctionnement actuel. Je résumerai ça par : faire une connerie aussitôt suivie d'une autre connerie. Et ça marche aussi au premier degrés, bien sûr ; je baise et ensuite, je fume une clope en m'enfuyant dans la nuit ou dans les lueurs du petit matin, selon que je souhaite prolonger le moment ou non. Bientôt l'anniversaire de No. Je m'étonne encore d'être invitée. Une nouvelle excuse pour perdre la tête et finir dans un état lamentable, dans le lit d'un ou d'une inconnu(e), et de conforter ma (...)

"Nothing's gonna hurt you baby..."

Entre deux eaux. Encore une fois l'envie de mourir qui me revient en tête. Un "coup de blues", comme dirait ma mère. Ouais, bien sûr. Coincée entre vie et mort, j'ignore encore comment trancher la question. Il me faudrait un moyen de savoir, de déterminer ce que je vais faire. Une bonne raison de vivre ou bien une bonne raison de mourir. Parce que je n'en peux plus d'être comme ça, d'être sans cesse entre ceci ou cela. J'ai la peau des mains sèche. La peau du visage aussi, d'ailleurs. Je n'ai plus d'huile de noix de coco. Je devrais en racheter. Mais je ne le fais pas. Je ne fais (...)

Se cacher et disparaître

Pas de sortie pour moi, aujourd'hui. Je n'ai pas bougé, je suis restée chez moi. Seule. Je me cache sans savoir vraiment de qui ou de quoi. Peut-être que j'essaye de me cacher de moi-même. Le voyage que je prépare, ce n'est qu'une énième fuite ; je m'en vais me cacher là où ne pourra pas me retrouver, je vais en quelque sorte, disparaître. Et, c'est assez bizarre à admettre, mais... ça me plaît. M'imaginer dans cinq ans quelque part, dans un pays où personne ne connaît ma famille, où je peux garder mes mystères pour moi, où je suis libre d'être soit avec de la compagnie (...)