Quelques échos de ma vie en bordel
Une nouvelle soirée se profile à l’horizon. Vais-je y survivre ? Oh, oui, sans doute. Avec quelques blessures physiques, mentales et émotionnelles, mais j’y survivrai c’est certain. J’ai tout simplement écrit à tous mes contacts et j’ai réussi à en regrouper un bon petit groupe qui sera disponible demain. Ça va juste être l’enfer. Encore une fois, je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait ça, pourquoi j’ai contacté ces personnes et pourquoi on va tous à coup sûr finir complètement torchés et défoncés.
Petit décalage mental du jour : je me suis trompée de semaine et du coup j’ai débarqué à mon job sous les yeux ahuris de mon patron. Il devait pas comprendre le truc, je veux dire, à priori quand les gens se trompent ils ne viennent pas au boulot alors qu’ils le devaient, c’est comme ça que ça marche normalement on a pas envie d’y aller au boulot, et moi ben mon cerveau a pris le problème à l’envers et je suis allée bosser un jour où je n’étais pas sensée bosser… c’est fou comme je peux être débile, en fait.
Pour ce qui est du cadeau d’anniversaire de mon petit frère, j’ai réussi mon coup. Je lui ai refilé un de mes bracelets de cuir, ce qui était facile puisqu’il ne l’avait jamais vu et donc il ne pouvait pas savoir que c’était l’un des miens. Ça lui fera un petit souvenir de moi… sans qu’il le sache. Les choses qui ont un sens caché sont les meilleures, de toute façon.
Je viens de me rappeler qu’à la dernière soirée que j’ai faite avec D - oui, j’en ai refait une avec lui alors que je m’étais pourtant répété milles fois que c’était une mauvaise idée -, je lui avait parlé d’une fois où j’avais totalement dérivé, où j’avais… fait des choses dont je ne suis finalement ni complètement dégoûtée ni complètement fière. Les détails de notre conversation, je m’en fous, ce qui m’importe c’est ce moment où il a fait semblant de m’étrangler - la discussion était partie en mode débat bdsm - et bien sûr, j’ai tout de suite arrêté de rire. Ce geste m’a rappelé mes démons et je crois que D a deviné certains trucs à ce moment-là, parce qu’après ça, on aurait dit qu’il avait un peu peur de moi. Qu’il se rassure ; je sais que ce n’est pas son genre de sortir des sentiers battus, surtout en matière de sexe. Putain ce que cette soirée était bizarre, maintenant que j’y pense.
Me voilà entrain d’essayer d’arranger mes pensées en quelque chose de plus ou moins cohérent et d’écrire des textos à Eni en même temps. C’est complexe. Surtout que je lui envoie des blagues pas tellement innocentes et que je sais pas trop où placer la limite, je veux dire, à quel niveau je vais la choquer. On verra bien. Au mieux on baise plusieurs fois, au pire on baise qu’une fois et après elle s’enfuit, mais bon les deux options ne me dérangent pas. Faut que j’arrête de parler de ça sinon je vais encore passer pour la dévergondée de service…
"Nothing’s gonna hurt you baby..." je m’écoute ça en boucle. Pourquoi on ne me voit jamais telle que je suis ?