Before I left
Qu’est-ce qui compte vraiment ? Réponse : pour moi, rien. Mais pour les autres ? Je ne sais pas. Je ne suis jamais sûre de savoir. Alors, à qui laisser quoi ? Je veux dire, je ne possède pas des masses d’objets et d’affaires mais il faudra bien que des gens en fassent usage une fois que je serai partie et que je ne serai plus en charge de décider ce qu’il convient de faire de tout cela. Vu que je suis dans le doute constamment, je vais laisser tout sur place, je pense.
J’aimerais parfois avoir assez d’inspiration pour laisser de petits messages personnalisés en guise d’adieu ; une sorte de petit plus à rajouter à mon plan du "je vous emmerde et j’en ai plus qu’assez de ramasser le bordel dont vous êtes responsable alors je joue les égoïstes à mon tour et je me casse". Parfois j’imagine avec un sourire la colère et la panique que je vais créer en choisissant pour une fois de ne faire plaisir à personne d’autre qu’à moi. Enfin, ce n’est pas vraiment pour mon plaisir que je vais partir en voyage, c’est plutôt une tentative pour moins souffrir, évacuer la pression en quelque sorte, laisser les rênes au destin puisque visiblement c’est le seul qui sait ce qui va advenir de moi.
Les préparatifs sont en cours. Les règles à suivre sont simples. Il n’y en a aucune. Et bon sang ce que ça me soulage ! Au lieu de souffrir dans mon coin, je soupire de soulagement et j’arrive même parfois à sourire, bien que ces sourires me viennent lorsque je fais quelque chose de cruel, d’immoral ou de blessant. Cela me rend dingue mais dans le bon sens, de préparer un plan pareil. Mon départ. Ma disparition. Ma fuite. Mon aventure. Ma quête. Mon délire. Tant de mots pour une seule idée : partir.