Bref contact avec la réalité
Petite entrevue chez un coiffeur, aujourd’hui. Une envie d’avoir une coupe de cheveux, disons, facilement modifiable. Et pour une fois, je suis tombée sur un coiffeur qui ne me parlait pas, qui ne prenait pas la peine de faire la conversation, comme on dit. Bon sang, ce que c’était agréable ! Je ne me sentais pas de parler, aujourd’hui. J’ai eu du mal à articuler les phrases entre elles quand j’ai du répondre à ce que me disait ma chef, à mon job. Et puis ensuite c’est parti tout seul, je me suis mise à parler de tout et de rien avec une agilité incroyable. Je sais ce qui s’est passé. Ça a été une sorte de… basculement. En fait, j’étais dans ma phase "renfermée", et puis je suis partie dans ma phase "timide et nerveuse", celle où quand on me parle, je réponds et je parle parfois même trop. Le coiffeur, ça m’a calmé un peu. C’était une pause, un moment réel, quelque chose qui ne me demandait pas de réfléchir ou de penser à quoi que ce soit. Je regardais mon visage dans le miroir, je disais "oui, ça je trouve que c’est cool" ou alors "ça, ça me va pas du tout" et voilà. La seule chose dont je devais me soucier était mes cheveux. Des cheveux, une matière physique, souple et douce au toucher, un élément de réalité auquel me raccrocher.