Portes ouvertes et portes fermées

Ce qui fait battre mon coeur

Je… j’en ai terriblement envie. Je veux partir, découvrir, explorer, me perdre et rire parce que je n’ai pas le sens de l’orientation. Je le veux tellement… je sens mon cœur s’emballer rien qu’à l’idée. Alors pourquoi je ne le fais pas ? Parce que quelque chose m’en empêche. Mais quoi ? Qu’est-ce qui, au fond, peut bien avoir le pouvoir de m’empêcher de faire ce que je veux vraiment, de suivre la voix - la voie ? - de mon cœur ? D’écouter mon cœur plutôt que ma peur.
Encore un moment de lutte. J’ai failli acheter un billet de train là, il y a une dizaine de minutes, me choisir un jour et une heure de départ et d’arrivée. J’ai commencé à regarder des photos, à me renseigner un peu sur les lieux, à rêver de me promener dans ces rues, à imaginer que je passe la nuit sous ses arbres dans ma petite tente avec la lune pour compagnie silencieuse et bienveillante… j’en peux plus. Je… je ne veux plus penser à tout ça. Je me fais du mal. C’est pourtant simple. Avoir le courage de tenter l’aventure ou bien y renoncer et l’oublier complètement. Mais comment, comment puis-je oublier ce maudit pincement de déception qui m’envahit lorsque je renonce, ou plutôt lorsque j’essaye de renoncer mais qu’il me reste - malgré moi - ce petit pincement qui ressemble à une voix me criant "Non ! Tu dois avoir foi en toi ! Lance-toi !" et que je me sens si mal de ne rien faire, de rester là, assise sur cette chaise de bureau bancale ? Ma chaise est si confortable, avec son petit coussin et ses roulettes qui me permettent de… bouger sans bouger. C’est cela ; je ne bouge pas en réalité. Pas vraiment. Je reste assise. Je veux me lever. Mais je n’en trouve pas la force ni le courage…