Portes ouvertes et portes fermées

Qu'est-ce que... ?

Waouh… y a un truc pas net. Je me sens bizarre. C’est à cause de quoi ? J’en sais rien, ça peut être tellement de choses. Le fait que je ne mange pas régulièrement et pas assez depuis quelques jours. Les cachets ? Encore une autre possibilité. Il y a la peur, aussi. Ou bien un début de dépression qui essaye de revenir. Ouais, l’hypothèse de la dépression, ça pourrait coller avec mon sommeil profond et mes nuits de plus de dix heures sans me réveiller. Oui parce que je ne faisais pas des nuits très récupératrices, et là, j’ai presque envie de dire que je n’ai envie que de ça : dormir. Retour du sommeil sans rêves. J’ignore si je dois m’en réjouir ou pas. "Me réjouir"... ça veut dire quoi déjà ? Une idée de "re-jouir" flotte dans les limbes embrumées de mon cerveau envahit par la lenteur. Minute, c’est quand la dernière fois que j’ai joui ? Ah, ouais, hier après-midi. Un second flash de mon cerveau : ma chambre, volets fermés, et mes yeux, fermés aussi. "I don’t care, I love it ! I don’t care !" Mon cerveau chantonne. Et ma bouche traduit le tout et en fait une vague sonore qui me rappelle qu’au réveil ma voix n’est pas géniale, en fait. C’est quelque chose de rauque, genre grognements plus que sons provenant du langage humain. Je viens de reprendre un cachet. Ce sera le dernier. Après, faudra que je me bouge. J’ai des amis à voir, des fêtes à vivre, des moments épisodiques merveilleusement décalés dont je dois faire partie. Je dois les honorer de ma présence ; sans moi, ils me disent que les fêtes n’ont pas la même folie. C’est sans doute la seule chose que j’arrive à croire dans tout ce qu’ils me disent et dans tout ce que j’entends ; la plupart du temps, je n’en entends que la moitié, j’ai pas envie d’écouter. De les écouter. Je préfère la musique, les chansons, les sons, les murmures secrets. Et ma voix rauque au réveil.