Décalage, flou, brouillard
Quelle meilleure façon d’affronter la frénésie d’un retour à la FAC qu’en regardant "Altered Carbon" ? Cette série est une de mes préférées. Le genre d’histoire qui me submerge, qui m’emporte toute entière vers une autre perception du monde. En fait, j’apprécie tout ce qui est susceptible de produire en moi cette impression. Les histoires - livres, films, contes etc -, l’alcool ou bien l’herbe, l’écriture, la peinture, la musique, les rêves ; une liste pas très longue mais elle contient tout ce qui, à l’heure actuelle, compte pour moi. C’est mon port d’attache. Le reste n’est qu’une succession d’événements, de rencontres dont je ne me souviens que vaguement, de moments où je me regarde agir comme si j’étais une personne extérieure à moi-même.
Ce que je vois est flou pour mes yeux de myope mais il me suffit de mettre des lunettes ou des lentilles de contact et le monde retrouve ses contours. Pourtant pour mon esprit, il n’existe aucune paire de lunettes ou de lentilles capable de m’aider à comprendre ce que je vois. C’est comme s’il était à la fois très facile et impossible de me manipuler.
Je me perds et je me trouve. Cela n’a pas de sens. Je ne sais plus ce qui a un sens et ce qui n’en a pas. Ce qui devrait exister et ce qui ne devrait pas. Et ce mot, exister, je ne suis pas certaine non plus de savoir ce qu’il signifie. Ma vie est devenue une sorte de brouillard vivant. Dois-je nager dedans ou bien voler ? Une chose est sûre, je ne marche plus.