Portes ouvertes et portes fermées

Deuxième année... encore

Des cours, dont un auquel je n’ai finalement pas assisté. Revoir quelques têtes de l’an dernier ; l’impression de mélange entre les deux années n’a jamais été aussi forte. Sensation de flottement. Migraine atroce et mal de gorge. Je me perdais dans les explications de la prof, ce matin ; j’entendais mais sans vraiment entendre, une part de moi était avec la douleur dans ma tête et hurlait en silence. Repas de midi expédié ; je n’ai pas fait attention à ce que je mangeais, je ne me souviens pas, je crois qu’il y avait des frites dans mon assiette. Discussions avec des gens, des inconnus. Quelle différence cela peut faire, de toute façon ? Quelle différence y a-t-il entre parler avec des personnes qui croient me connaître et des personnes qui ne me connaissent pas ? Aucune.

O prépare ses futurs soirées. Moi, j’organise ma fête d’anniversaire. Peut-être que les deux vont aussi se mélanger, que je vais passer dans un bar puis chez le pote de O et retourner après dans un autre bar. Pas super comme fête d’anniversaire, je sais. On fera avec. Je ferai avec. Comme toujours.

Recommencer à nouveau cette deuxième année c’est comme me coincer entre le passé et le futur mais sans être dans le présent. J’en ai déjà le tournis. Presque la nausée. La peur me colle aux basques. Plus que jamais j’ai envie de fuir, de partir, de trouver un lieu où je pourrais oublier cette peur, cette angoisse qui vient de nulle part et dont je ne connais pas les raisons.

"Are we not wise enough to give all we are..." Encore cette chanson. Elle accompagne mes nuits, en ce moment. Ou mes journées. Difficile à déterminer puisque je dors n’importe quand. Mais j’y arrive ; le soleil et la lune sont sans doute les seules choses que je peux encore voir et comprendre. Ce sont les seuls symboles de la nature - on ne peut pas vraiment compter les deux plantes en pots sur mon balcon - qui me suivent, que j’emmène avec moi partout, dans cette ville où je survis comme je peux. Quand je déménagerai, j’irai enterrer ma petite plante grasse au nom latin compliqué et impossible à mémoriser dans le jardin de la résidence. Et j’emporterai l’olivier avec moi, dans mon nouvel appartement. Je sème des morceaux de moi partout où je vais. C’est pour ça que de retrouver ceux que j’ai semé l’an dernier en refaisant mon année à la FAC, ça me rend triste.