Partir un peu
Balade à vélo aujourd’hui. Un truc que j’avais pas fait depuis longtemps. Faut dire que mon vélo est presque bon pour la casse, donc forcément, ça donne pas envie… d’ailleurs j’ai fini la dernière partie du trajet à pied, en traînant le vélo dont le pneu avant avait crevé va savoir à cause de quoi, bref, ça m’a épuisé. N’empêche que faire cette balade m’a laissé une image en tête, celle de ma future liberté. Souvent, je me perds dans mes pensées et on ne le remarque pas mais je pars loin, là où rien n’a d’importance et où tout est possible… mais c’est seulement dans ma tête. Alors qu’aujourd’hui, partir juste quelques heures seule avec mon sac à dos et mon vélo, c’était comme un aperçu de ce que je pourrais avoir comme vie si je partais pour de bon. Je suis encore plus décidée, encore plus déterminée et encore plus pressée de m’en aller, maintenant.
Cette idée de tout laisser tomber, j’ai conscience - quelque part au milieu du bordel sans nom qu’est mon esprit, dans un recoin minuscule et oublié - que ce n’est pas la solution à mes problèmes, que c’est peut-être même une connerie de plus, the connerie, le truc à ne pas faire, le fameux point de non-retour que je vais finalement peut-être atteindre. Alors parfois, je me dis qu’avant de partir, je devrais quand même essayer de voir un psy. Au moins pour voir ce qu’il ou elle aurait à me dire. Je pense pas que ça pourrait me foutre encore plus mal que ce que je suis déjà, alors au point où j’en suis, pourquoi pas…