Portes ouvertes et portes fermées

"Tu mérites d'être heureuse."

Si tu savais avec quel acharnement ces mots me poursuivent depuis que tu me les a offert, No… peut-être ne les aurais-tu jamais prononcés.
"Tu mérites d’être heureuse." J’ai mal en me rappelant ton visage et ta voix quand tu m’a dit ça, No. On aurait dit que… tu faisais ce souhait sans y croire. Ou alors que tu voulais tant y croire que tu étais à deux doigts d’en pleurer. Je pense que c’est pour ça que j’ai envie de te revoir. Tu me manques. Ce n’est pas évident pour moi de l’avouer. D’ailleurs, je ne te le dirais jamais en face ; je ne peux pas. Je dois me protéger, tu comprends hein ?
Mais pourquoi, pourquoi m’as-tu dit ces mots-là ? A force de me les répéter, je peux facilement m’imaginer qu’ils résonnent plus comme un ordre que comme un souhait. Un ordre à l’univers, comme si toi, No, tu avais le pouvoir de forcer l’univers entier à faire en sorte que je sois heureuse. Mais même si tu avais ce pouvoir de dompter l’univers, tu ne pourrais pas me changer moi. Et le problème est là ; j’ai les clefs, moi seule les ai, et moi seule peux décider si ce sera l’enfer ou le paradis. Car au final, c’est mon instinct qui me dira quelle porte choisir, à quelle porte je déciderai de toquer.
J’aimerais te revoir, No. Je vais essayer de te revoir. Je ne te promets rien. Les promesses, ce n’est pas pour moi.