Portes ouvertes et portes fermées

Un seul mot dans ma tête

Débauche, débauche et encore débauche… je ne pense qu’à ça, en ce moment. Me perdre complètement et surtout, surtout, oublier.
Je viens de chercher le Facebook de V. J’aurais pas dû. Il a tant changé… j’ai eu du mal à le reconnaître mais pourtant c’est bien lui. Il a l’air d’être devenu un gars bien, le genre sympa avec le cœur sur la main. Je me demande : que reste-t-il du petit garçon qui jouait avec moi au foot derrière la maison dans les terrains vagues à moitié en travaux et qui m’appelait "grande-sœur" bien que l’on ne partage aucun lien de sang ? Sans doute pas grand-chose. On a dû lui raconter que j’étais juste une personne incompréhensible et égoïste qui a décidé de couper les ponts avec son père du jour au lendemain, sans raison. Et j’imagine que, n’ayant pas ma version de l’histoire, il a finit par y croire. Putain, je veux oublier tout ça. Je n’ai franchement pas besoin de me souvenir de ça, je me sens déjà assez mal comme ça. Je devrais pas me sentir coupable, pourtant. Après tout, c’est mon père qui m’a larguée et abandonnée, et si V ne connaît qu’un seul point de vue, c’est qu’il n’a pas cherché à connaître le mien, qu’il ne le voulait pas. Donc, je ne comptais finalement pas tant que ça, à ses yeux. Je ne compte plus pour personne, à vrai dire ; faudrait que je m’y fasse.
Nouvel An, synonyme de débauche. Mais je sais qu’après, le monde sera resté le même et qu’une fois la fête passée les problèmes n’auront pas bougé de leur fichue place. Je n’arrive pas à échapper à tout ça. Bloquée à la vie à la mort avec moi-même hein…