Vous ne pourrez jamais me pardonner...
... tout simplement parce que vous ne saurez jamais à quel point je regrette. Flo, W, Lu, No, tous mes anciens amis que j’ai laissé et que j’ai mis de côté pour au final ne plus les revoir, tous ceux qui m’ont connue, qui me connaissent, et qui me connaîtront, je ne m’excuserai pas de vous faire souffrir. Je ne peux pas vous le dire. Je ne peux pas, tout simplement. Comme tout ce que je ne peux pas dire, je l’écris là. Grain de poussière égaré, presque impossible à voir tant il paraît petit, et pourtant omniprésent dans mes pensées, dans mon âme et dans mon cœur.
Je suis désolée. Je sais que je suis déroutante, que c’est difficile de rester près de moi. On finit par se faire jeter sans raison, ou bien par finir en larmes suite à une tirade cinglante, ou encore par se lasser de devoir essayer de sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé. Parce que oui, dans ces moments-là, je me moque de ce qui peut m’arriver et la dernière chose que je souhaite, c’est qu’une personne - un ami plein de bonnes et pures intentions - se mêle de ce qui ne le regarde pas, de ce qui n’appartient qu’à moi. Quand je choisis de descendre aux enfers, je ne veux aucun compagnon de voyage.
J’ai jeté Flo, puis je me suis faussement excusée ; je sais pourtant que je le rejetterai à nouveau tôt ou tard. Il finira par s’énerver pour de bon, sa patience attendra ses limites, et il ne voudra plus me parler.
Ce n’est pas moi, la fille qui s’excuse en employant de grands mots et en faisant milles promesses. Moi, je ne m’excuse que dans le silence. Mes regrets, je ne les montre pas ; il faut les chercher ou alors se convaincre qu’ils n’existent pas. Et souvent, les gens choisissent la deuxième option.
Je suis quelque peu perdue, contradictoire, et la plupart du temps, complètement impossible à cerner. Alors il m’arrive de sortir des mots durs et tranchants comme des lames et de m’en servir aussitôt, sans penser à celui ou celle qui se prendra les coups. C’est une part de moi qui aime savoir que je suis capable de faire ça, de blesser les autres. Une part de moi qui a besoin de se rassurer et de savoir que, dans les situations où la meilleure défense, c’est l’attaque, je suis capable de répondre et d’attaquer, moi aussi. Que je ne suis pas simplement un roc qui se prend les coups et qui essaye de tenir bon jusqu’à fissurer, puis se briser. Qu’il y a une porte de sortie, que si le poids qui pèse sur mes épaules devient trop lourd je peux m’en servir et, d’un mouvement puissant, envoyer ce poids, cette masse, contre ceux qui cherchent à me mettre à terre.
Je suis quelque peu perdue, et je le sais. Donc, je ne demande pas à ce qu’on m’aide, parce que personne ne peut visiblement me supporter assez longtemps pour ne serait-ce qu’envisager cette idée. Mais je ne donnerai jamais d’excuses à mon comportement. Je ne donne rien facilement.