Portes ouvertes et portes fermées

What's in my head ?

La dernière soirée à laquelle je me suis rendue, je me rappelle avoir eu ce que j’appelle un "moment out". Un de ces moments où on se dit "Attends mais… pourquoi je fais ça déjà ?" ouais, ce genre de choses auxquelles il ne faut jamais penser en soirée. Parce qu’après c’est dur de revenir à l’état d’euphorie précédent ce moment trouble de réflexion qui n’a pas sa place ici. Je me souviens que c’est quand j’ai songé à ce fameux "qu’est-ce que je fais là ?" que j’ai vu cette fille. Elle pleurait. Au milieu de la fête, comme ça, elle pleurait et elle s’arrêtait pas. La raison de ses pleurs ? L’alcool. Et certainement une pensée ou un souvenir particulièrement puissant qui, allié à son état d’ivresse avancé, ne pouvait que la faire réagir de façon exagérée. Je me suis rapprochée d’elle, je lui ai fait un rapide câlin et ensuite je lui ai dit à l’oreille qu’elle était magnifique même avec des larmes sur le visage, et quand elle a sourit en entendant ça, j’ai rajouté que c’était encore mieux avec ce sourire là. Et je suis partie. J’avais fait ce que me dictait mon cœur. Tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait ça.

Une chanson hante ma tête. Le sourire de cette fille aussi. Il y a plein de trucs, en fait. Le tee-shirt avec une tête de mort brillante que Sol avait au dernier concert. Le souvenir de mon dernier tête à tête avec mon père, dans ce petit café pas loin de mon ancien lycée, celui où on allait boire des bières avec mes copines quand on séchait les cours de philo. L’envie de revoir Mev ; pour l’embrasser ou lui gueuler dessus, je sais pas encore. La photo de couverture de mon CD de Prince. Le visage de Lu et celui de No. Le prénom "Lily". Je ne sais pas quoi faire de tout ça.

Partir ne résoudra pas tout, je m’en doute bien. On dit que ceux qui ont souvent envie de voyager sont ceux qui ont envie de fuir, mais peu importe où ils vont, leurs faux pas et leurs erreurs sont toujours avec eux, comme leur ombre toujours attachée à leurs pas. Certains attendent l’aube avec impatience, moi je prie pour le crépuscule. La nuit qui effacera mon ombre. Au moins le temps de quelques heures. Cela me suffit.