Where the devil don't go
Honte. Peur. Amertume. Mais pire encore : l’envie. L’envie de continuer, de recommencer, de ne jamais m’arrêter de faire ça. De laisser le démon vivre pendant un temps, de me contenter d’être spectatrice des conséquences. De me laisser agir en égoïste. De me laisser faire des choix dangereux, voire mauvais. De me laisser corrompre les quelques personnes innocentes qui croisent ma route. J’ai envie de laisser tout ça vivre, d’abandonner le contrôle que j’ai sur mes pires pulsions. Juste pendant un temps, histoire de voir ce que ça donne. Parce que je ne l’ai jamais fait. Et que la curiosité est un vilain défaut. Mais également l’une des plus grandes qualités du monde.
S’il y a bien une chose que je sais sur moi-même, c’est que j’ai toujours tendance à me montrer plus dure envers moi qu’envers quiconque. Un peu comme si tout le monde avait droit à l’erreur sauf moi. Et si j’inversais le mouvement, si je me disais que personne n’a le droit à l’erreur à part moi ? Que je ne pardonne rien mais qu’on doit tout me pardonner. Ce serait horrible, hein ? Mais ça me permettrait de souffler un peu. Et qui sait, une fois que j’aurais cesser cette petite "crise d’égoïsme", de ne plus être aussi implacable envers moi-même ?
" J’aime voir des gens heureux et insouciants. C’est pour ça qu’il m’arrive de sortir de chez moi sans but précis, juste pour observer le monde. Quand je vois ces personnes être heureuses, je me sens rassurée. Rassurée de pouvoir encore apercevoir du bonheur quelque part, après tout ce que j’ai fait de mal. Je me souviens avoir prononcé ces mots, un jour. Mais je ne sais plus quand je les ai dit ni à qui ils étaient destinés. C’est un peu mon espoir à moi. De savoir que quoi qu’il arrive, il restera toujours des endroits où le mal ne peut pas aller.