Portes ouvertes et portes fermées

Le retour...

Il me semble que ça fait environ huit mois, maintenant. Et il ne m’a pas manqué. Comme c’est troublant. On parle pourtant "del Sol" comme je me plais à le surnommer. Le type dont j’étais follement amoureuse il y a deux ans, devenu un ami dont je n’arrêtais pas de prendre des nouvelles. Il y avait toujours une petite place pour lui dans mes pensées. Et là, dans seulement quelques jours, je vais le revoir.
J’avais tout un tas de petites manies stupides, du genre lui écrire de gentils messages, lui souhaiter son anniversaire la première - enfin, j’essayais d’être la première - et lui offrir un cadeau original, ne jamais oublier de lui souhaiter un joyeux Noel et une bonne année, aller le voir à son travail de temps en temps histoire de papoter de tout et de rien… mais ça fait longtemps que je ne fais plus tout ça. J’ai encore un peu de difficulté à comprendre comment j’en suis arrivée là. Comment ça se fait que j’ai mis Sol de côté ? Un besoin de liberté, peut-être. Un ras-le-bol de me sentir dépendante de lui, accrochée à lui. Je ne pensais pas que ça se ferait si… naturellement. C’est un détachement étrange qui s’est opéré en moi. Je ne l’ai pas oublié, j’ai juste arrêté de penser à lui. Je sais qu’il fait sa vie, quelque part, et ça me suffit.
Le fait de le revoir me rend quand même très heureuse. Je serai en quelque sorte rassurée de savoir qu’il est toujours vivant et en bonne santé, et, j’espère, aussi heureux qu’il le dit. Je ne crois pas qu’il m’ait déjà menti. Et puis, s’il le faisait, ça ne changerait rien. Je ne suis plus proche de lui, il ne peut plus m’atteindre. "El Sol" est comme le soleil qui se couche et se lève : brillant, avec ses hauts et ses bas, à la fois assez proche pour que j’ai conscience de sa présence et assez loin pour ne pas me brûler.
En fait, j’ai hâte de ce retour. Est-ce parce que j’ai envie de le provoquer ? Peut-être bien que oui.