Portes ouvertes et portes fermées

Blessure

Je me fais souvent cette réflexion. Depuis le collège, depuis que j’ai commencé à songer à ma vie, à ce que je voulais faire comme métier plus tard, à comment je m’imaginais vivre et avec qui, je ne cesse de me faire cette réflexion. Il y a eu des périodes où je n’y pensais plus mais ensuite, ça finissait toujours par revenir. Cette fichue question : pourquoi je n’ai jamais réussi à faire totalement confiance à quelqu’un ? Pas une personne parmi toutes celles que j’ai rencontrées n’a entendu mes confessions. Même ici, sur ce site, je n’écris jamais tout. Encore une blessure que je n’arrive pas à guérir.
Mes proches sont peut-être ceux à qui j’en veux le plus. S’ils savaient… si ma famille et mes amis savaient combien de fois ils m’ont blessée… Sans le vouloir, bien sûr. Mais ça ne change rien. J’ai pourtant tenté de leur montrer que ça me faisait mal, que ce n’était pas anodin pour moi, mais ils sont passés au-dessus, ils ne s’en sont pas plus préoccupé que ça.
Je ne sais plus quoi faire. Pourquoi j’ai l’impression désagréable d’écrire cette phrase-là presque tous les jours ? Je ne sais plus quoi faire. Quoi faire avec Mi, quoi faire avec mon père, quoi faire avec ma mère et mon frère, quoi faire de mes envies de chamanisme, quoi faire de mes nuits agitées, quoi faire des gens que je rencontre et qui m’oublient, quoi faire des gens que je rencontre et qui se souviennent de moi… ces derniers m’angoissent particulièrement. J’aimerais vraiment qu’ils ne se rappellent pas m’avoir rencontrée. Parce que quand ils s’en rappellent, ils essayent ensuite de me ranger dans une case. "Amie proche", "copine de passage", "confidente attitrée", "compagne de beuverie", "coup d’un soir", "potentielle plan drague", "rivale dangereuse"... et encore bien d’autres. Et toujours rien qui me corresponde véritablement.
Je me sens blessée à chaque fois que je me rends compte de ça. Du fait que personne ne me connaît assez. S’il y a une blessure que je ne sais pas du tout comment guérir c’est bien celle-ci.