Portes ouvertes et portes fermées

Famille encombrante

La solitude, je connais. Mais en fait, le pire dans cette histoire, c’est de devoir encore me coltiner certaines personnes alors que je n’ai vraiment pas envie de les voir. Quand est-ce que j’arrêterais de me dire que c’est important, que je dois faire un effort parce que c’est ma famille, que même si je ne me sens pas d’humeur il faut bien que je les vois de temps en temps ? C’est énervant et c’est surtout faire une fois de plus abstraction de ce que je ressens. J’en ai marre de me sacrifier pour les autres. Je ne le fais quasiment plus, mais avec ma famille, je n’arrive pas à m’en empêcher totalement. Surtout envers ma mère et mon petit frère N. Rien que tout à l’heure, ils se sont mis à spéculer pendant des plombes sur ma coupe de cheveux… bon sang, c’est mes cheveux, non ? Qu’est-ce que ça peut leur faire que je les porte courts, longs, teints en rose bonbon ou en vert chou-fleur, ou encore que je me rase complètement la tête ? Je fais ce que je veux de moi ; je déteste quand des gens se croient autorisés à essayer de me "remettre dans le droit chemin" comme on dit, sous prétexte qu’ils sont proches de moi. D’ailleurs, je n’aime pas ce terme de "proches". En réalité, personne n’est proche de moi. Personne ne le sait quand je vais mal, personne ne se doute une seconde de toutes les questions que je me pose, personne ne sait à quel point c’est déstabilisant de vivre des nuits aussi agitées que celles que je vis ces dernières semaines. Alors je n’autorise personne à m’emmerder de cette façon, à essayer de m’influencer ou de me "conseiller" avec insistance. Mon paternel a assez fait ça dans mon enfance ; je ne revivrai plus jamais ça maintenant que j’ai réussi à m’en défaire. Plus jamais. Je suis libre ! Ou du moins, je cherche à l’être et j’y arriverai quoi qu’il m’en coûte.