C'est rien
Reprise boulot la semaine prochaine. Mon bro et ma daronne qui se font la gueule ; ils continuent de s’engueuler, et du coup je passe mon temps à m’écouter du Alice Cooper quand je les vois. Super les moments en famille. Mais ça va, c’est OK. C’est pas comme si j’avais envie qu’ils me demandent ce que je fais de ma vie actuellement ou comment je gère tout ça.
Je vais bientôt foutre le camp, de toute façon. Et je pense pas que je les inviterais dans mon nouveau chez moi. On se verra s’ils veulent, mais plus chez moi. Faut que je fasse plus attention à qui j’invite parce qu’après y en a qui se croit tout permis.
Ce matin, j’ai repris quelques cachetons. Mal de tête. La migraine de la contrariété, je suppose. Et puis j’avais le cerveau endormi alors j’ai décidé de refaire une petite cure de magnésium. J’ai aussi penser à aller voir à quoi ressemble la psy de ma FAC. Peut-être qu’elle arrivera à me faire rire un peu, à faire en sorte qu’à la fin d’une journée de cours qui me foutent le cafard, je puisse décompresser et dire toutes les conneries qui me viennent en tête. J’ai plus envie de parler bien, de dire de jolies phrases, de dire ce qu’on veut que je dise, ou de dire des choses pour paraître plus distinguée ou plus sage. Je suis peut-être capable d’être charmante, adorable même, mais je n’ai jamais prétendu être civilisée. C’est rien ; faudra simplement que les gens s’y fassent. Qu’ils se mettent enfin dans la tête que j’en ai marre de prendre des gants.
Trop de mots tournent et roulent de mon cerveau à mes mains qui tapent sur ce fichu clavier d’ordinateur. Mais c’est que des mots, non ? Des mots, ça fait pas vraiment la différence. C’est rien. La preuve, quand j’en dis, des mots, de vrais mots, des mots qui ont un sens et qui ont un poids parfois insupportable, je suis la seule à avoir conscience de ces mots-là et de leur valeur. Donc, c’est rien. C’est juste moi. Je m’imagine que les mots ont une âme et ça me fait tel ou tel effet. C’est rien, ça va me passer. C’est juste un petit délire, hein, juste moi et mes idées un peu décalées. Ou alors ça passera pas ; je serais quelqu’un qu’on appellerait "une originale". Hilarant. Je commence à en rire, quand on essaye de me coller des tas d’étiquettes mais qu’à chaque fois c’est pas ça. Je crois que j’en ferai une liste, un jour.