Colère et regrets
Aujourd’hui, fête des pères, hein. Super. Bonne fête papa, où que tu sois. Enfin, non, j’ai quand même une petite idée de là où tu es en ce moment… toujours dans ta maison achetée à crédit - crédit que tu n’a certainement pas encore fini de rembourser, hein, puisqu’il te faudra environ 35 ans pour le faire, tu m’a assez rabâcher ça quand j’étais encore sous ton toit - avec ta femme, V, et la très jeune et encore innocente L. J’imagine que vous fêtez ça normalement, que tu es ravi qu’on te le souhaite, et puis que soudain tu te rappelle qu’il manque quelqu’un, que ta première fille n’est pas là, en face de toi, à te le souhaiter aussi. Je te le dis de loin, en espérant que tu sentiras cette pointe de regret dans ton fichu cœur en pensant à moi. Pourquoi y aurait que moi qui souffre, hein ? J’en ai marre de souffrir par ta faute, tu sais. Tu vois, l’autre jour, j’avais envie de te pardonner, d’aller de l’avant. Et là, c’est la fête des pères, et direct, je me mets en colère… il est encore long, le chemin du pardon. Terriblement long.
Je ne sais pas ce que je souhaite le plus au fond : que tu passe la fête des pères en pensant à moi et en regrettant ton attitude, ou bien que tu y songes deux secondes et qu’ensuite tu puisse sereinement profiter de ce jour sans te prendre la tête à mon sujet.
Idem pour moi. Je ne sais pas ce qui domine comme sentiment dans mon cœur ; la colère et la tristesse, ou bien une forme de sage certitude et confiance en l’avenir et en un possible jour où nous pourrons nous revoir. Je me demande si à la fin de cette journée, j’aurais la réponse.