Day after day
Day… after day… I will walk and I will play...
Dans mes moments d’ennui, j’ai des idées. Beaucoup d’idées. J’écris des choses. Je dessine. Je prévois mes futurs promenades solitaires, celles de jour et celles de nuit. Je rêve. Je dors sans rêver. Je me masse la nuque - une ancienne habitude qui refuse de partir. Hier, j’ai écrit ça : "Les gouttes tombent une à une / Pensées abruties, folie, hérésie, / Prénoms de la déconnexion / Qui connectent les fourmis / Quand le nucléaire remplace l’air. / Gouttes de vie, temps cerf-volant, / Perte du goût de l’instant, / Creuse, creuse les heures, / Et disparaît la pensée et même la peur." Je laisse venir les mots ; ils ne veulent pas dire grand-chose, de toute façon. Comme je l’ai lu il y a quelques heures "Les liens entre la chair et les mots n’appartiennent à personne." phrase de Daniel Sibony. J’aime cette phrase.
J’ai l’impression d’être angoissée à l’extrême et en même temps d’ignorer complètement ce qu’est l’angoisse. Parfois, je crois voir les gens vivre en accéléré. Et moi à côté, je bouge et pense si lentement… que finalement, ils font plus de choses que moi. Pire encore : ils font les choses à ma place. Un exemple ? Très bien. J’ai dû chercher du travail plus d’une fois et bien j’ai fini par en trouver mais cela n’a jamais été grâce à mes recherches. C’était un contact d’autrefois ou alors un ami qui me croise quelque part, mais du coup c’était comme si on me filait un job sans que j’ai besoin de faire quoi que ce soit. A l’inverse, il m’arrive de voir le monde comme en état de léthargie. Et cette fois, c’est moi qui bouge à une vitesse impossible. C’est dans ces moments-là que je sens l’ennui venir. J’ai comme un trop plein d’énergie et aucun moyen de le dépenser en faisant quelque chose de constructif. Décalage constant. La malédiction de ma vie, en somme.
Jour après jour… je me sens partir. Je ne sais pas trop vers où. Juste… la sensation d’être là et pas là.