Portes ouvertes et portes fermées

Esprit de contradiction

"Pourquoi tiens-tu tant à partir en forêt ?
- Parce que tu crois que je n’y survivrai pas."

Cela ressemble quelque peu à la façon dont je vois les choses. Je veux partir pour prouver ma valeur. Oh, ce ne sera pas un exploit digne d’être raconté et su par tous ; peu de monde en aura connaissance et à vrai dire ce n’est pas plus mal. C’est avant tout à moi-même que je veux me prouver quelque chose. Et peut-être aussi que j’ai l’espoir - que je déteste ce mot ! - que par un quelconque moyen cette force se voit ensuite à travers moi et qu’un jour, si je devais recroiser le chemin de mon père, il la verrait, cette force. Que cela est stupide, n’est-ce pas ? De croire que mon père pourrait être fier de moi. De croire qu’il pourrait regretter de ne pas avoir participé à mon évolution, de n’y avoir joué aucun rôle. En fait, c’est milles fois plus puissant que la volonté d’un esprit de contradiction ; il y a toujours une part de moi qui se rebiffe, qui s’indigne et que je n’écoute pas dans le seul but de la mettre en rage. Dans chacune de mes actions, il y a cette pointe douloureuse et ce rire moqueur. Je ris et je souffre, je fais alors que je ne veux pas faire. Mais en même temps, j’ai besoin de le faire. C’est comme si rire et souffrir étaient les deux éléments impossibles à soustraire de ma vie.