Portes ouvertes et portes fermées

N'importe quoi, n'importe quoi...

N’importe quoi… je fais n’importe quoi. Et je n’arrête pas de penser que justement, je fais n’importe quoi. Je ne suis pas sortie mais j’ai bu. La faute à H et son fichu saké. Je n’ai pas touché au mah-jong ; j’ai passé la journée à dormir et à courir, puis à recommencer à dormir et à sortir courir. Je ne pense pas que ce soit mieux.
Pas loin de chez moi, il y a un magasin où un type vend des couteaux. De supers couteaux, avec de beaux manches en bois, des couteaux simples, des couteaux suisses… et je passe devant tous les jours. J’y jette toujours un bref coup d’œil, comme ça, sans jamais m’arrêter, juste pour voir, parce que je trouve que ce sont des objets magnifiques. Hier, j’ai remarqué qu’il y en de nouveaux, une édition limitée parait-il. Je me suis arrêtée devant, cette fois. J’ai fixé les couteaux longtemps. J’ai pensé qu’ils étaient à un prix trop cher pour moi, que je ne pourrais jamais m’en acheter un. De suite après, j’ai voulu m’en acheter un. Ensuite, j’ai renoncé en me disant que gaspiller des sous juste par esprit de contradiction, c’était franchement idiot. Maintenant je suis entrain de me dire que je devrais peut-être m’en prendre un, un de ceux en édition limitée, dépenser ces putains de deux-cents euros pour un couteau comme ça, et me couper avec, peut-être même me tuer avec… et merde, on avait dit que je ne devais pas penser à la mort. Stop. Je vais penser à autre chose. N’importe quoi mais pas à ça. N’importe quoi. Toujours n’importe quoi.
Mais bordel, je ne sais plus quoi faire ! Je suis de plus en plus bizarre… Je sens que la prochaine personne qui me demande "ça va ?" je vais l’envoyer se faire foutre.