Nouvelle descente aux enfers
J’étais totalement hors de tout contrôle, hier soir. Même là, j’ai un peu de mal à me dire que la personne qui a fait tout ça, c’était bien moi. Moi et pas quelqu’un d’autre. Non, ça ne pouvait être personne d’autre.
Bh va m’en vouloir. Pourtant, j’ai quand même fait de mon mieux pour le protéger de moi. Il m’a un petit peu trop provoqué. Je lui laisse certainement un souvenir mémorable. Des traces physiques et mentales. Mais je maintiens ce que j’ai dit : c’est de sa faute. Enfin, en grande partie. De mon côté, je n’ai fait que ce que je m’étais juré de faire : être moi. Donc, je ne me reproche rien et je n’ai d’ailleurs rien à me reprocher. Tu voulais savoir, Bh ? Eh bien, maintenant, tu sais. Tu ne peux pas dire que je ne t’avais pas prévenu, hein ?
Pour la question de mon anniversaire, c’est toujours aussi confus. Je sais que D veut fêter ça à fond et qu’il est partant, peu importe ce que je proposerai. Il est peut-être même plus enthousiaste que moi. Mince alors, c’est le mien, d’anniversaire. Ou alors c’est juste une date quelconque et je devrais m’en foutre.
J’ai vraiment fait n’importe quoi, hier soir. Et j’ai adoré ça. Bon c’est vrai qu’aujourd’hui ça me fait bizarre de constater les dégâts, de sentir un léger mal de tête en fond qui s’accroche à moi et qui ne me lâche pas une seconde, de voir que j’ai des bleus et des égratignures un peu partout, d’avoir mal au ventre et pas trop faim… Mais même si je dois me retenir de sourire comme une crétine dès qu’un flash-back me revient - oui parce que j’ai passé l’après-midi avec ma mère, à me concentrer pour ne pas dire trop de conneries -, je sens ce sourire me réchauffer de l’intérieur, me donner le souffle de vie qu’il faut, juste assez pour ne pas m’effondrer et pour tout endurer, tout supporter, tout affronter et rester debout. Vacillante, mais debout.
Cette fois, ma descente aux enfers m’a libérée. Et j’ai appris quelque chose. Les autres ne sont pas importants ; ils sont parfois gênants ou alors très utiles, mais jamais importants. Pas assez pour que je les laisse me découvrir, en tout cas.