Pouvoir
Un verbe étrange que celui de "pouvoir". C’est la possibilité autant que l’impossibilité. L’euphorie et l’angoisse. Ce que j’ai vécu la nuit dernière.
Comme cela est grisant de pouvoir dire ou faire certaines choses, de ne pas voir ni même apercevoir le bout d’une limite quelconque au loin. Un horizon vaste que je peux remplir comme je le souhaite. C’est… impressionnant. Et effrayant, aussi. Contraste entre moments de puissance et moments de faiblesse. Le but du jeu, c’est de savoir cacher cela, savoir cacher si on domine ou si on perd pied, savoir cacher les transitions entre les deux, comme si la vie était rectiligne. Ce qui me rappelle quelques mots que j’ai lus, il y a longtemps : Comme un vent irrésistible / La vie suit ses courbes invisibles et file / Vers l’avant. Et l’échange qui suit entre deux personnages :
- Je préfère l’idée d’une vie rectiligne.
- Pourtant les courbes sont belles et l’archer qui veut que sa flèche aille loin lui en fera décrire une.
Une vraie perle de sagesse, ce livre. Alors… hier, j’ai simplement… pris une courbe ? J’ai juste fait quelque chose qui a transformé la route droite de ma vie en une courbe plus ou moins harmonieuse ? On dirait bien que oui, c’est ce que j’ai fait. Sans m’en rendre compte. J’ai eu le pouvoir, je l’ai accepté, je l’ai perdu, je l’ai laissé filé, j’ai souris, j’ai oublié, j’ai voulu qu’il revienne, et j’ai finalement su qu’il reviendrait un jour. Au moment où je ne m’en apercevrais pas, où je ne m’en rendrais pas compte. Nouveau sourire. Pouvoir, c’est aussi pouvoir accepter de ne pas pouvoir.