Un cycle s'achève, un autre commence
Ceci est le dernier écrit de ce journal en ligne. Dans deux jours, je n’aurai plus d’ordinateur, plus de chambre, plus de maison. On peut voir ça d’une façon plus amusante : j’aurai comme ordinateur mon seul cerveau et ses capacités limités que je connais par cœur et qui me font sourire humblement, ma chambre et ma maison seront là où je trouverai un coin pour me poser ne serait-ce que quelques minutes, et j’aurai pour jardin le monde entier !
Je souris en écrivant ceci. Je souris. Est-ce de l’espoir ? Je n’en suis pas sûre. Je ne suis sûre de rien. Mais c’est justement ça, je crois, qui m’a rendu mon sourire.
Je pars et ce journal s’achève aujourd’hui. Je vais le laisser et le monde en fera ce qu’il voudra. Je n’ai pas la prétention de croire qu’il servira à quelqu’un, je n’ai tout simplement plus envie de tenir de journal. Je veux vivre mes états d’âme dans toute leur force et leur grandeur, et non plus les écrire et les raconter comme si ce n’était qu’un rêve ou une histoire inventée.
Une fin, un commencent, hein… j’aurais peut-être du me le faire ce tatouage avec l’Ouroboros, finalement. Derrière ma nuque, à la place, il y a ce tatouage avec des vagues qui, bien qu’immobiles, semblent vouloir me pousser vers quelque chose, quelque chose que je ne vois pas encore.
Dernier écrit et je ne sais pas vraiment quoi dire. Un petit mot glissé là au cas où les quelques personnes m’ayant écrit de petits messages pour me dire qu’elles lisaient parfois mes textes passeraient par ici : merci.
Je suis sans doute folle de me poser tant de questions. Et de chercher tant de réponses possibles, aussi. Mais qu’est-ce que je pourrais bien faire d’autre, après tout ? Je pense avoir enfin réalisé un de mes plus vieux rêves. Je suis libre. Parce que j’ai cet équilibre en moi, un équilibre précaire et constamment bancal, mais une sorte d’équilibre malgré tout. Tout est sérieux et en même temps, rien ne l’est. Chaque chose est importante, et en même temps, rien n’a d’importance. Les oppositions, les contraires, ce ne sont que de meilleurs moyens de se rendre compte qu’il existe des liens, des unions, des attirances. J’ai l’impression de n’avoir rien et de tout avoir à la fois, de faire partie du monde et d’en être complètement exclue. Je pensais connaître la solitude, sauf qu’en fait, si je n’ai pas connu la véritable amitié, les vrais liens qui unissent les gens, comment pourrais-je connaître la véritable solitude, celle qui est encore pire que celle que je ressens ? Il y a certains contraires que je ne connais pas encore, que je n’ai pas encore vécu et que j’ai l’impression qu’il me faut vivre.
Je pars, donc. A un moment, j’ai hésité, j’ai failli repousser mon départ, ne partir que dans un mois, voire deux. Mais je sens que si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Et si je renonce, autant mourir tout de suite. Et on sait tous à quel point je suis incapable d’en finir… tout comme je suis incapable de vivre vraiment. Il me faut apprendre à vivre. Si je sais vivre, alors je saurai mourir. Et c’est peut-être le savoir le plus important à acquérir, en fin de compte.
Envol vers des univers entre rêve et réalité / Ciel et Terre entrelacés / Vent de liberté.